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Démission de Jacob Zuma : causes et enjeux

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Le 14 février dernier, le président sud-africain Jacob Zuma a annoncé publiquement sa démission, après plusieurs semaines de luttes et de négociations. Cette décision vient en réponse aux pressions de son parti, le Congrès National Africain (ANC), qui lui a retiré son soutien et menaçait de le destituer. Il met ainsi terme à un peu moins de 9 ans de présidence avec un bilan mitigé

Un mandat entaché d’affaires de corruption

La corruption a été la principale raison pour laquelle l’ANC a retiré son soutien à J. Zuma. Depuis les années 1990, son ascension a été marquée par de nombreux scandales liés à la corruption. En 2013, on apprend que l’ex-président aurait utilisé les fonds publics à des fins personnelles. Mais c’est surtout son lien avec la famille Gupta qui lui a porté préjudice. J. Zuma entretenait en effet une relation de proximité avec cette riche famille d’origine indienne qui l’a soutenu pendant ses campagnes. Les Gupta sont à la tête d’un véritable empire industriel et sont accusés d’ingérence dans les affaires de l’Etat et de tentatives de contrôles des entreprises publiques. Depuis 2016, plusieurs révélations ont été faites à leur sujet, ce qui a nettement affecté l’image de Jacob Zuma, vu comme leur protecteur. Le jour de sa démission, les forces de l’ordre ont d’ailleurs lancé une série d’arrestations aux domiciles des Gupta et de leurs proches.

De résistant à président

Jacob Zuma

Adhérant à l’ANC dès 1959, Jacob Zuma devient membre actif de sa branche armée à partir de 1962. C’est tout d’abord un homme de terrain. C’est pendant sa détention, au pénitencier de Robben Island entre 1963 et 1973, aux cotés notamment de Nelson Mandela qu’il apprend à lire et s’initie au débat d’idées. Exilé à partir de 1975, il continue la résistance depuis le Mozambique, puis la Zambie, et commence à gravir les échelons de l’ANC jusqu’à son retour en Afrique du Sud en 1990. Il sera nommé vice secrétaire général du parti une année plus tard. Il continue son ascension au sein du parti pendant les années 1990, et devient vice-président de la république entre 1999 et 2005, sous la présidence Thabo Mbeki. Malgré les nombreux scandales auxquels il fait face (corruption, viol …), J. Zuma arrive à se faire élire président de la République en 2009.

Un futur incertain

Avec un bilan économique très moyen et un mandat marqué par la corruption, la popularité de Jacob Zuma n’a cessé de baisser au fil des années, si bien qu’à l’approche des élections de 2019, l’ANC ne veut plus prendre le risque de soutenir un candidat impopulaire. C’est Cyril Ramaphosa ,vice-président de la République et président de l’ANC depuis décembre 2017, qui assurera l’intérim. Avec un discours anti-corruption, cet ancien syndicaliste a su séduire les dirigeants du parti et s’affirmer comme le candidat du renouveau de l’ANC et le remplaçant idéal de Jacob Zuma. Il devra faire face à une situation économique très délicate, avec un taux de chômage record de 26.6%, qui témoigne également de la persistance des inégalités. Seuls 7% des blancs n’ont pas d’emplois, alors que ce chiffre atteint les 30% chez les populations noires. A côté de cela, reste à à réduire une dette publique qui grimpe – dépassant les 50% du PIB – et un déficit budgétaire de près de -3.5%, comme à relancer une croissance trop molle depuis plusieurs années. Les défis auxquels le nouveau président devra faire face sont donc extrêmement difficiles, et le futur s’annonce incertain pour la troisième économie du continent.

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