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L’accueil des réfugiés en Ouganda : laboratoire du HCR

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Dans le cadre de la Déclaration de New York en 2016, le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) avait déclaré vouloir travailler en coopération avec le gouvernement ougandais afin de mettre en application le nouveau cadre d’action globale pour les réfugiés. L’agence onusienne y voit un laboratoire pour tester ses solutions innovantes.  

Une situation particulière

Le drapeau ougandais

L’Ouganda a récemment accueilli une vague migratoire massive. Aux réfugiés du Sud-Soudan se sont ajoutés des Congolais fuyant les massacres ethniques, et des Somaliens. Au total, ce pays de 41 millions d’habitants considéré par l’ONU comme un  » pays moins avancé » (PMA) héberge sur son sol 1,4 millions de réfugiés, ce qui en fait la première terre d’accueil africaine. Ce statut s’explique également par une tradition d’accueil en Ouganda, après le premier afflux de migrants en provenance du Sud Soudan pendant la guerre civile.

Les réfugiés bénéficient donc d’une « politique de portes ouvertes », prônée et soutenue par le HCR. Chaque réfugié reçoit un lopin de terre à cultiver, et dispose d’une liberté de circuler et de travailler, ce qui n’est pas le cas dans le pays voisin du Kenya par exemple. Ces mesures sont réalisées avec l’appui des médiateur du HCR. L’instance de l’ONU entend même innover autour de l’exception ougandaise et mène depuis le mois d’avril une campagne de recensement biométrique des réfugiés afin de préciser ses statistiques.

L’espoir d’un nouvel impact

A travers ces innovations politiques et techniques, l’ONU espère démontrer la réussite d’un modèle à rebours de l’air du temps. L’exception ougandaise serait tout d’abord profitable aux réfugiés. Ceux-ci bénéficient dans un premier temps de l’aide alimentaire. Puis le lopin de terre attribué à des réfugiés en majorité déjà agriculteurs avant leur départ, ou encore le droit de travailler, doivent constituer un processus d’autonomisation. Ainsi à terme, les réfugiés ne devraient plus dépendre de l’aide humanitaire.

D’autre part, la population locale doit également profiter des décisions du gouvernement. La région dans laquelle se situent les terres louées aux réfugiés est en réalité enclavée et peu peuplée, et leur travail doit participer à la croissance du pays. De plus, il a été inscrit dans la loi qu’un minimum de 30% des aides humanitaires reçues devaient bénéficier à la population locale. Par exemple, les infrastructures inhérentes à l’accueil des réfugiés, telles que des écoles ou des hôpitaux, pourront être utilisées par tous. Ainsi le choix des « portes ouvertes » peut s‘avérer être une chance pour le développement national.

Les limites d’un contre-modèle

Cependant, de nombreux dangers pèsent sur la réussite de cette expérimentation unique. D’un point de vue financier, seuls 30% du besoin en aides humanitaires attendues par le HCR ont été levés. Or celle ci est une condition nécessaire à la réussite ougandaise, d’autant plus qu’elle aurait été en partie détournée dans les camps du nord du pays. De même, des tensions naissent déjà concernant l’utilisation des ressources. Des conflits à propos des services publics, des terres et de l’eau éclatent régulièrement, et mettent à contribution les médiateurs du HCR. Or le gouvernement ougandais compte sur la solidarité africaine pour instaurer la cohésion entre populations. Pour autant, le HCR espère prouver par l’exemple le bien fondé d’une politique de bras ouverts aux migrants. L’agence travaille actuellement avec le Kenya et l’Ethiopie, et espère pouvoir y répliquer ce modèle unique et novateur

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