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Ouverture du treizième sommet de la francophonie à Montreux

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220 millions de personnes parlent français dans le monde, dont 125 millions en tant que langue maternelle, ce qui fait du français une des dix langues les plus parlées ou utilisées (par exemple sur Internet) dans le monde. Avec plus de soixante millions d’habitants, la France détient donc une place à part dans les 58 pays membres de la francophonie, d’autant qu’elle est bien sûr le pays d’origine de la langue française. Elle fournit d’ailleurs 40% des 90 millions d’euros destinés à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Pourtant, c’est la Suisse qui, à partir d’aujourd’hui, accueille le treizième Sommet de la Francophonie, à Montreux, et ce quarante ans après la Conférence de Niamey qui élabora justement l’OIF.

Deux ans après le dernier sommet, au Québec, ce sont ainsi quarante chefs d’Etat et plus de trois mille délégués provenant de 70 pays différents qui sont attendus ce week-end en Suisse. Nicolas Sarkozy a notamment prévu de s’y déplacer. Les objectifs sont clairs : il s’agit tout d’abord de défendre la francophonie dans les instances internationales (telles que l’ONU ou l’OMC), mais aussi de promouvoir l’apprentissage de la langue française et de la culture dont elle est porteuse à travers le monde.

Autre information importante : selon une étude, plus de 85% des Francophones seraient africains en 2050. Ce changement radical est bien évidemment lié à la croissance démographique exceptionnelle de l’Afrique, mais reflète également un recul du français en Europe. Mais la puissance de la francophonie en Afrique s’oppose irrémédiablement à la progression de l’anglophonie sur le continent noir. Mais cela ne doit pas amener la France sur le chemin d’un impérialisme véhiculé par la langue française, crainte qui a par exemple poussé l’Algérie à ne pas devenir membre de l’OIF.

D’ailleurs, l’Afrique n’est pas absente des préoccupations françaises. La multiplication des attaques de l’AQMI dans les pays francophones d’Afrique, visant notamment des Français, inquiète Paris. Mais la francophonie souffre cependant d’une certaine impuissance politique et économique. Le pays hôte de ce treizième sommet, la Suisse, illustre parfaitement cette impuissance du français, relégué au second rang derrière l’anglais, langue étrangère préférée des élèves en Suisse alémanique. Pourtant, il serait de bon ton que les pays francophones soient unis dans les institutions internationales afin d’avoir davantage de poids politique. A quelques semaines des sommets du G8 et du G20, voici l’occasion de serrer les rangs…

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