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Pourquoi la crise grecque n’a rien à voir avec la crise argentine (1/2)

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Lorsqu’on parle de rumeurs de défaut de paiement de la Grèce, un exemple dans l’histoire récente surgit facilement : celui de l’Argentine, il y a une dizaine d’années. Un exemple néanmoins bien éloigné de la situation actuelle.

Essayons de remettre rapidement en contexte la crise argentine de 2001. A l’époque, elle sort de vingt ans de libéralisme pur et dur, mêlé au pouvoir fort de Carlos Menem, son Président. Après une bonne croissance durant les années 1990, l’Argentine est victime de la crise économique systémique née en Asie du Sud-est en 1997, et qui toucha rapidement son voisin brésilien. Elle fait donc appel au FMI dès 1999 (comme la Grèce) qui exige en retour de sévères mesures de rigueur. L’explosion de la crise argentine intervient en 2001, lorsque le FMI refuse d’octroyer un nouveau prêt à l’Argentine, car celle-ci n’aurait pas respecté ses engagements. Et depuis dix ans, l’Argentine, comme l’Equateur notamment, a tout bonnement refusé de rembourser sa dette. Un exemple à suivre pour la Grèce ?

La première opposition entre les deux crises est liée à leur intensité. L’Argentine de 2001 était beaucoup plus faible économiquement que la Grèce d’aujourd’hui, avec par exemple un chômage supérieur à 30% (24% en Grèce). De plus, la situation politique n’est pas la même. La crise de 2001 a provoqué un véritable raz-de-marée politique touchant les classes dirigeantes qui avaient conduit à la libéralisation incontrôlée de l’économie. En Grèce, malgré les bons résultats de Syriza, les partis au pouvoir restent les mêmes. Enfin, les mouvements sociaux grecs sont bien faibles comparés à l’action qu’avaient menée les « piqueteros », cette masse incroyable de chômeurs qui avaient paralysé le pays, permettant que les sommes devant être payées pour le service de la dette soient en réalité octroyées à leurs familles.

Une différence majeure, la monnaie

Mais si l’on doit retenir une raison pour laquelle la sortie de la crise grecque ne pourra ressembler à celle connue en Argentine, c’est évidemment la raison monétaire. L’Argentine a eu la possibilité de dévaluer immédiatement, ce qui a rapidement facilité ses exportations. En Grèce, point de salut possible, le pays étant contraint, par l’euro, à n’avoir que deux possibilités : rester dans la zone euro sans possibilité de dévaluer, ou la quitter.

Enfin, au niveau industriel, difficile de comparer les deux économies. La dévaluation du peso a fortement aidé les industries exportatrices argentines (l’agro-business du bœuf, soja est parmi les premières au monde). En Grèce, rien de cela, car depuis son entrée dans l’UE, sa base agricole et industrielle a fait les frais de son intégration européenne. Les aides européennes, pour préparer la Grèce au Marché Unique ont été gaspillées. Elles n’ont pas été correctement distribuées aux activités productives, mais bien orientées par les gouvernements successifs pour des projets très peu productifs, et même pire (les Jeux Olympiques de 2004 ont été, à ce titre, guère peu profitables pour l’économie grecque).

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