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L’Ukraine dit non à l’OTAN, Hillary Clinton tente de contrebalancer l’influence russe

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Jeudi, le parlement ukrainien votait (avec 259 voix pour sur 450) en faveur d’une loi afin d’empêcher le pays d’intégrer l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), ce qui permet de rappeler « le maintien par l’Ukraine d’une politique de non-alignement » et ce même si le pays souhaite poursuivre l’élaboration d’un « partenariat constructif avec l’OTAN ».

Le vote de cette loi est vraisemblablement lié à la politique du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, élu en février, et considéré comme pro-russe à l’inverse de son prédécesseur Viktor Iouchtchenko, partisan d’un approfondissement des relations avec l’Occident. Pourtant, les Etats-Unis avaient jusqu’à présent régulièrement incité l’Ukraine à intégrer l’OTAN. Cette annonce intervient alors que Hillary Clinton, la Secrétaire d’Etat américain, commençait justement hier une tournée dans les pays du Caucase et débutait son périple en Ukraine, où elle a donc dû, tout en respectant le choix de l’Ukraine, confirmer que la porte « demeure ouverte » à une intégration future.

Mais Hillary Clinton a également abordé la thématique de l’énergie, estimant que le pays devait assurer son « avenir énergétique » alors même que le président ukrainien refuse que Gazprom ne fusionne avec Naftogaz, la société d’Etat ukrainienne. Le désaccord entre la Biélorussie et la Russie à ce sujet ne peut que rendre l’Ukraine méfiante à l’égard d’un tel projet, qui donnerait davantage de poids encore à Gazprom. En outre, Hillary Clinton a fait savoir que les Etats-Unis seraient prêts à aider l’Ukraine à rendre les conditions d’investissements dans le pays plus aisées, signalant que certaines entreprises américaines pourraient notamment être intéressées par l’extraction de gaz en Mer Noire ou le développement du nucléaire civil.

Cependant, si le pouvoir ukrainien tourne le dos à l’Europe et à l’Occident sur la question des alliances militaires, il ne faut pas oublier que l’Ukraine de Viktor Ianoukovitch a pour objectif d’entrer dans l’Union Européenne, signe que le pays souhaite conserver des marges de manœuvre vis-à-vis de l’influent voisin russe. Cette politique pragmatique, faite de concession à la fois envers les Etats-Unis et vers la Russie, a cette fois tourné en faveur de cette dernière, toujours réticente à voir des pays anciennement sous son influence intégrer l’OTAN. Cependant, étant donné l’idéologie de Viktor Ianoukovitch, n’assiste-t-on pas là à un rapprochement pur et simple de l’Ukraine vers la Russie ? Déjà, en avril, l’Ukraine prolongeait jusqu’en 2042 l’autorisation pour la Russie de stationner sa flotte à Sébastopol, en Crimée. Le mandat de Viktor Ianoukovitch ne fait que commencer, et avec lui la politique de l’Ukraine pourrait bien changer du tout au tout.

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