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Bilan de la politique étrangère sous l’ère Obama

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Contrairement à la présidentielle française, les questions de politique étrangère sont au cœur de la campagne américaine, question évidemment de prestige national. L’occasion de revenir sur les quatre ans de présidence Obama : Bush-Obama, une vraie différence ?

Le succès d’Obama a certainement été l’officialisation de la mort d’Oussama Ben Laden, en mai 2011. Au cours d’une action savamment orchestrée par la Maison Blanche, Obama a réussi ce que Bush avait échoué à faire, malgré les plus grands moyens financiers et humains jamais déployés pour assassiner un homme. Cependant, les Américains ont bien compris que la mort de Ben Laden ne résoudrait rien à l’équation liant l’Amérique au terrorisme, tant le rejet de l’expansionnisme américain, vécu comme tel par certains, dans certaines régions du globe, reste patent.

Au-delà de ce succès, le bilan est néanmoins modeste. L’Obama de fin de mandat est très loin de celui qui fit du discours du Caire un des exposés les plus objectifs en matière de politique étrangère américaine de ces dernières décennies. Car le président américain s’est heurté au réel : la vocation américaine est de s’intéresser à toutes les affaires du monde, à y ajouter son grain de sel, avec des effets parfois négatifs. Le printemps arabe a ainsi constitué l’échec le plus évident de ces quatre ans de présidence. Les Etats-Unis ont fait preuve d’un incroyable  empirisme, pour une nation guère habituée à devoir gérer des grands renversements géopolitiques sans en être elle-même l’un des principaux acteurs impliqués. Lâcher Moubarak, après des décennies de bons et loyaux services fut une décision difficile à prendre, mais sans pour cela améliorer l’image américaine dans le Moyen-Orient

De plus, autant dans les discours Obama a semblé se différencier clairement des présidences passées, autant dans les faits cela est bien moins évident. La poursuite de la guerre en Irak et en Afghanistan, héritées de l’ère Bush, a continué, avant que le Président ne se rende compte que ces deux pays représentaient un nouveau Vietnam pour les Etats-Unis, les conséquences de l’échec étant indélébiles. L’Axe du Mal, développé par Bush, a perduré, avec toujours autant de postures offensives vis-à-vis de la Corée du Nord mais surtout de l’Iran. Sans passer par des alliances, certes pleines de réalisme, mais plus que douteuses avec l’opposition libyenne, composée d’anciens membres d’Al-Qaida (le réel ennemi des Etats-Unis, vraiment ?).

Mi-réaliste mi-conservateur, Obama est inclassable.

Cependant, Obama n’est à ranger dans aucune « case » prédéfinie sur l’échiquier de la théorie  américaine des relations internationales. Un peu de réalisme, un peu de (néo)conservatisme, les ingrédients de la recette Obama en font néanmoins un Président qui sortira avec un moins mauvais bilan international que certains de ces prédécesseurs. Car oui, les Etats-Unis restent le seul pays dans le monde à pouvoir intervenir sur n’importe quel point de la planète, et ce rôle, certes raillé par les anti-américains, assure cependant au monde une relative stabilité. La Chine ne peut pas en dire autant, elle qui en 4 ans a vu tour à tour ses voisins se rapprocher ou raffermir leurs liens avec les Etats-Unis. Car le défi du deuxième mandat d’Obama (s’il a lieu) sera bien de renforcer la vision pacifique (à ne pas confondre avec pacifiste…) qu’il a tenté de donner pendant quatre ans. Quitte à oublier les autres continents (Europe, Afrique, Amérique Latine), englués dans leurs défis respectifs.

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