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Quelle politique étrangère pour Mitt Romney ?

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Après avoir passé en revue les quatre années de politique étrangère américaine sous l’ère Obama, intéressons-nous à ce que pourrait être la vision américaine du monde si Mitt Romney devenait le 45e Président des Etats-Unis.

Mitt Romney est l’héritier de nombreux présidents républicains. Il en appliquera donc l’idéologie dominante : maintien des alliances ancestrales (comme la special relationship avec le Royaume-Uni), stimulation du budget de la Défense, promotion de la mondialisation libérale et du libre-échange, élévation de la sécurité du pays au rang de priorité nationale.

Géographiquement, on retrouvera ce que fut le cœur de la politique étrangère bushienne : le Moyen-Orient. La défense de l’allié israélien en sera la préoccupation principale, et il ne fait guère de doute que l’élection de Mitt Romney apportera une caution morale à tout projet de guerre israélienne contre l’Iran. S’en suivra une formation dans le monde arabe de deux blocs made in Guerre Froide : il y aura ceux qui voudront rejoindre l’alliance israélo-américaine… et les autres ! Par conséquent, il est très probable que le Président américain laissera le conflit israélo-palestinien tel qu’il est, ne jouant probablement pas le rôle de médiateur incarné par Bill Clinton à Camp David en 2000. Il laissera les deux pays régler leur sort entre eux, même s’il parait aujourd’hui plus évident que la création d’un Etat palestinien ne sera pas le vœu majeur du candidat républicain.

L’enjeu du pétrole du Moyen-Orient n’en sera bientôt plus un

Le chantier de la politique américaine envers le monde arabe traitera également de la question énergétique. Avec une nouveauté radicale : avec l’exploitation croissante de puits de gaz et de gaz de schiste sur le territoire américain, les Etats-Unis sont en train d’abandonner leur légendaire dépendance énergétique. Si cela devait se produire d’ici quatre ans (il est cependant impensable aujourd’hui que les Etats-Unis deviennent complètement autosuffisants d’ici 2016), alors le jeu des alliances serait bousculé au Moyen-Orient : les Etats-Unis n’auraient plus besoin de courtiser l’Arabie Saoudite, et la question iranienne serait vite réglée (la menace du blocage d’Ormuz, si elle devait encore exister, n’inquiétera plus directement les Etats-Unis).

Au final, l’arrivée de Mitt Romney à la Maison Blanche provoquera le retour des thèses néo-conservatrices, celles-là même dont George Bush père et fils ne pouvaient se passer. Avec une question cependant : Romney passera-t-il à la dernière phase du plan échafaudé par les neocons avant le 11 septembre, i.e. une guerre contre l’Iran après les invasions en Afghanistan et en Irak? Difficile de le savoir aujourd’hui, mais il est évident qu’une transition politique  en Iran (le printemps perse dont commencent à parler certains, probablement mal renseignés) rendrait cette hypothèse grandement improbable.

Quant à la question chinoise, Mitt Romney sera dans la droite ligne des propos émis lors de cette campagne : presser la Chine pour une réévaluation du yuan, coûte que coûte. Plus facile à dire qu’à faire. Barack Obama peut en témoigner…

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