Les premiers chantiers et défis d’Obama
Le tout nouvellement réélu président des Etats-Unis a fort à faire. Après avoir engagé un travail conséquent sur la question de la régulation des armes Barack Obama a présenté ses ambitions sur le terrain de l’immigration. A même moment tombent les prévisions de croissance américaines pour le quatrième semestre et elles sont plus que décevantes.
La nouvelle est tombée aujourd’hui et il y a peu de chance qu’elle donne du baume au cœur à l’administration Obama 2.0. Après une reprise de 3% de croissance au troisième trimestre l’économie américaine s’est contractée de 0.1% au quatrième trimestre 2012. Bien sûr il ne fut pas crier immédiatement à la récession. Premièrement ce chiffre est une estimation qui sera revue, à titre d’exemple le chiffre estimé pour le troisième trimestre était de 2%. Deuxièmement, la demande continue de croître au rythme de 1% par an ce qui n’est pas considérable mais meilleur qu’en Europe. Enfin les investissements se sont bien portés durant cette période surtout pour ce qui est du secteur du bâtiment et des équipements.
Il n’en reste pas moins que la réduction de 22% des dépenses de la défense fédérale et la contraction des exportations ont lourdement pesées dans le constat final et qu’elles prouvent que l’économie américaine n’est pas encore remise et reste dépendante de l’économie mondiale et des dépenses publiques.
Dans le même temps Barack Obama s’apprête à réaliser une de ses promesses de campagne : réformer le système d’immigration aux Etats-Unis. Le but est de tenir sa promesse envers la communauté latino qui a largement contribué à sa réélection. Il faut donc faire un geste envers cette communauté qui est en passe de devenir la première « minorité » aux Etats-Unis, et il a ouvertement appelé à régulariser 11 millions d’immigrés en situation irrégulière. Le président s’est vu remettre un ensemble de propositions le 28 janvier par un groupe de sénateurs républicains et démocrates qui envisagent entre-autres de naturaliser des immigrants en situation irrégulière mais aussi de renforcer la sécurité aux frontières et à vérifier le statut des salariés vis-à-vis de l’immigration. Obama a cette fois-ci rappelé qu’il présenterait son propre projet si les négociations entre les deux camps se trouvaient paralysées.
Cet événement rappelle un fiasco qui s’est déroulé il y a peu de temps au Congrès : le report du problème du plafond de la dette.
Il est important de le signaler car cette question n’a pas été réglée mais reportée jusqu’à février. Le plus grand défi d’Obama au milieu de ces nouveaux chantiers sera ainsi de faire voter un nouveau relèvement du plafond à une chambre basse à dominante républicaine tellement bornée qu’elle a attendue le 31 au soir pour ne serai-ce que repousser le problème. Ce n’est qu’en levant cet obstacle qu’Obama pourra se lancer dans la réalisation de ses promesses de campagne. Mais comment une négociation qui a échoué il y a un mois pourrait marcher dans deux semaines alors que rien n’a changé ?