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La Révolution cubaine (1952-1959)

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Une des nombreuses images de propagande utilisées par Castro au service de la Révolution cubaine
Une des nombreuses images de propagande utilisées par Castro au service de la Révolution cubaine

Une prise du pouvoir injuste voire non-démocratique est à l’origine de beaucoup de Révolutions. Cuba n’a pas échappé à la règle. En 1952, son Président, Fulgencio Batista, se représente pour de nouvelles élections. Mais, en raison de son impopularité, sa réélection était fort compromise. Il décida donc d’annuler ces élections et de rester au pouvoir. Cela engendra une rébellion menée par un candidat au Congrès cubain, Fidel Castro. Son objectif premier n’était pas renverser le gouvernement, même si, comme il l’avoua dans ses mémoires, la fin de la domination américaine sur l’île devait coïncider avec la fin du régime de Batista. Cette révolte resta, du moins au début, un embryon. Trop peu nombreux, les partisans de Castro échouèrent à s’armer lors de leur tentative de prise de la caserne de la Moncada, en 1953. Ils furent, pour la plupart, emprisonnés.

D’aucuns auraient pu penser que Batista avait défensivement maté ses opposants. Dans un sursaut démocratique, il organisa un procès public, au cours duquel Fidel Castro démontra ses premiers talents d’orateur et renversa la situation en accusant publiquement Batista de dérive autoritaire du pouvoir. Face à de multiples pressions, Batista libéra la majorité des auteurs de la prise manquée de La Moncada en mai 1955.

Les troupes castristes retombèrent dans l’anonymat immédiatement et s’exilèrent au Mexique. C’est au pays de Pancho Villa que Fidel Castro jeta les bases d’une deuxième tentative de renversement du pouvoir. Un peu plus entouré, il débarqua à Cuba en novembre 1956 mais ses troupes furent immédiatement démasquées par l’armée en place. Le mouvement prit de l’ampleur, grâce à de nouveaux partisans et sa progression vers La Havane fut graduelle. Décidé à définitivement tuer la rébellion, Batista livra un assaut aux troupes castristes en 1958, mais son armée fut décimée par diverses désertions et manquait cruellement d’armes, après les multiples assauts menés par Castro sur des bases militaires du régime. La rébellion était largement soutenue par les habitants des villes et des campagnes, toujours marqués par le maintien au pouvoir autoritaire de Batista.

Batista n’eut d’autre choix que de tenter de négocier, en vain, avant de s’exiler, laissant le pouvoir à Castro en janvier 1959. S’en suivit, fort logiquement, une chasse aux sorcières contre les anciens lieutenants de Batista et la plupart des groupes rebelles ayant aidé Castro retombèrent dans l’anonymat.

Certes, cette Révolution n’entra dans la postérité que par la personnalité des frères Castro et de leurs soutiens médiatiques, tels Che Guevara, ainsi que par l’évolution politique du régime après 1962. Divers groupes d’opposants, socialistes ou non, prirent la Révolution cubaine comme modèle un peu partout en Amérique Latine (Sandinistes au Nicaragua, Tupamaros en Uruguay, etc.), sans le même succès escompté. A Cuba, la Révolution fait encore objet de débats, tant l’échiquier politique se réduit à une bataille entre pro et anti-Castro, depuis plus d’un demi-siècle. Une Révolution qui causa le décès de 20000 Cubains, suivie de multiples expropriations et réformes agraires, qui ont eu pour but de faire passer Cuba d’île pauvre au début des années 1950 à une économie plus autonome dès le début de la décennie suivante.

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