Le gouvernement argentin fragilisé par une affaire de corruption
Le vice-président argentin Amado Boudou a été inculpé pour corruption. Cristinia Kirchner, président de l’Argentine se retrouve dans une situation délicate.
Alors que la bande à Messi joue sa demi-finale de coupe du monde demain soir, un autre événement vient faire la Une en Argentine : l’inculpation pour corruption du numéro 2 du gouvernement.
C’est la première fois qu’un vice-président argentin est inculpé alors qu’il est encore en activité.
Par le passé, M.Boudou a plusieurs fois assumé la présidence en raison des problèmes de santé rencontrés par Cristina Kirchner.
Le second personnage de l’Etat fait face à des accusations graves, pointé du doigt pour être intervenu il y a quatre ans pour l’entreprise Ciccone, détenant le monopole de l’émission des billets de banque sur le territoire argentin. Il aurait favorisé l’acquisition de l’entreprise par certaines personnes en échange d’un contrat avec l’Etat.
Alors qu’il clame son innocence et dénonce une attaque politique visant à atteindre la présidente en place et son gouvernement ; M.Boudou se trouve dans une position très délicate. Tout comme C.Kirchner, qui pourrait voir sa réputation ternie avec cette histoire et mettre des bâtons dans les roues à son parti pour les prochaines élections de 2015. Avec la campagne électorale en vue pour les élections de 2015 et un moment délicat pour l’économie argentine (la suspension de la condamnation de la justice américaine à rembourser des fonds «vautours » a d’ailleurs été demandé le 07 juillet.), l’affaire tombe au plus mal.
Au fur et à mesure que les révélations arrivaient, l’image du vice- président s’est progressivement détériorée. Actuellement en voyage officiel en Amérique central, à Cuba et au Panama où Juan Carlos Varela vient à peine d’être élu. Un rôle de représentant à l’étranger très critiqué en argentine pour quelqu’un sur qui pesait des affaires de corruption. Maintenant que A.Boudou est inculpé, ses accusations sont d’autant plus compréhensibles.
Le gouvernement ne vient d’ailleurs pas à son secours de manière tranchée, évoquant seulement le fait de laisser faire la justice. Pourtant en interne, l’inquiétude se fait sentir et de nombreuses personnes ont évoqué « la gravité » des soupçons qui pèsent sur le vice-président.
La stratégie à adopter par Mme Kirchner est donc délicate. Elle doit réussir à faire s’éterniser le procès contre le vice-président afin de freiner les remous au moins jusqu’aux prochaines présidentielles qui auront lieu en octobre 2015.
L’homme qui avait été choisi personnellement par la présidente pourrait donc mener le parti de C.Kirchner, le FPV (front pour la victoire) à sa perte ; même si d’ici à Octobre, beaucoup d’éléments peuvent encore venir s’ajouter à l’affaire dans le sens de la présidente ou dans l’autre.