Le projet chinois en Amérique du Sud : Un « canal de Panama ferroviaire ».
Le premier ministre chinois, Li Kequiang a entamé un voyage en Amérique du Sud d’une semaine afin de s’assurer des débouchés économiques dans la région. Au programme de ce voyage : le Brésil, la Colombie, le Chili et le Pérou.
La Chine tente de s’implanter sur le continent sud-américain comme le montrent les voyages officiels de l’empire du milieu. En effet l’année dernière il s’agissait du président chinois Xi Jinping qui avait réalisé une tournée sur le continent dans un but davantage diplomatique. Un an après c’est donc au tour de son premier ministre de faire également une tournée en Amérique du Sud mais cette fois-ci basée sur des liens culturels et économiques. Ce dernier ne vient pas les mains vides puisque selon son président ce sont 250 milliards de dollars qui seraient destinés aux pays partenaires d’Amérique du Sud sur les 10 prochaines années. Li Kequiang afin de bien commencer sa tournée a annoncé que 53,3 milliards de dollars étaient destinés à l’économie brésilienne dans les dix prochaines années.
La Chine est venue au Brésil afin d’investir massivement dans ses infrastructures de transport dont le pays a grandement besoin d’autant plus qu’il organisera les Jeux Olympiques en 2016. Ainsi, hormis la livraison de métros chinois pour la ville de Rio de Janeiro (neufs ont déjà été livrés, six autres seront livrés cette année), elle est également venue avec un projet audacieux : une ligne de chemin de fer reliant la côte Est brésilienne à l’océan Pacifique. Cette voie ferrée permettrait de relier la façade atlantique du Brésil qui est la plus développée à la façade pacifique du continent sud-américain. Ce projet passerait donc à travers la forêt amazonienne, la Bolivie, puis le Pérou ce qui correspond à environ 5300 kms. Cette ligne partirait du port d’Açu au Brésil situé à 400 kms au Nord de Rio de Janeiro et traverserait la forêt amazonienne brésilienne ainsi que la Cordillère des Andes. Ce « canal de Panama ferroviaire » constituerait un défi écologique majeur malgré les retombées économiques dont bénéficieraient la région et bien entendu la Chine.
La Chine à l’assaut de l’Amérique du Sud
En faisant ce voyage en Amérique du Sud, le premier ministre chinois cherche d’une part à trouver de nouveaux débouchés économiques pour ses entreprises puisque de moins en moins d’infrastructures sont à bâtir en Chine. Le continent sud-américain et principalement le Brésil connait en ce sens un besoin important dans ce domaine. D’autre part, la Chine cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en matière première. Ces dernières sont présentes notamment au Pérou qui possède de nombreuses mines de cuivre notamment. Ainsi l’exportation des produits du Brésil, Bolivie et du Pérou vers la Chine serait facilitée. Enfin en investissant en Amérique du Sud la Chine drague un continent qui est traditionnellement considéré comme la chasse-gardée des Etats-Unis, une chose qu’elle ne se prive évidemment pas de faire.