Wikileaks refait des siennes en dévoilant des dossiers classés sur l’Irak
Beaucoup se sont un jour interrogés sur le sujet suivant, en philosophie : à quoi bon dire la vérité ? Wikileaks, site web américain, avait déjà donné sa réponse à cette question, en dévoilant, en juillet dernier, de nombreux dossiers classés par le renseignement américain concernant la guerre en Afghanistan. Le site a récidivé, cette fois-ci au sujet des actions américaines en Irak.
Au cours de la lecture des rapports publiés par Wikileaks, on comprend à quel point l’instauration d’une démocratie dans l’Irak post- Saddam Hussein était difficile, voire impossible. A la dictature du rais ont succédé des mois de chaos, de meurtres, d’assassinats, d’attentats dans tous les coins du pays. Le plus grave, peut-être, pour les Etats-Unis, c’est la révélation d’actes de torture (voire pire), sur des détenus irakiens. L’affaire d’Abou Ghraib avait ébranlé l’administration Bush il y a quelques années. Les rapports de Wikileaks ne font que confirmer ce que l’on savait déjà, mais sur une ampleur bien plus importante. La plupart de ces tortures sont passées sous silence, la plupart des rapports se concluant par un simple « no further investigation required ». Ce choix du Pentagone n’a pu qu’entretenir la foi des insurgés irakiens, les assoiffant encore plus de vengeance envers les troupes alliées. Et l’on passe sur l’oubli généralisé de toute sommation contre des civils non armés, s’approchant « trop près » de checkpoints militaires.
Il n’y a pas de raison de blâmer les Etats-Unis plus que quiconque : le concept de guerre sale a toujours existé et existera encore. Mais les deux dernières guerres menées par les Etats-Unis ont montré à quel point l’information pouvait se propager en temps réel partout dans le monde (via Internet), rendant donc les bavures plus « visibles », bien plus qu’auparavant.
On voit donc à quel point la révélation de vérités peut causer bien des torts. Le gouvernement irakien ne voit en cette divulgation qu’un complot de Wikileaks contre lui, cherchant à déstabiliser le pouvoir en place. Les généraux américains, eux, préfèrent parler « d’épisodes » ne permettant pas de connaitre l’entière vérité du terrain. Dommage, en tout cas, qu’il faille attendre que les médias se chargent de révéler certaines vérités au sujet des deux dernières guerres. Une révélation des officiels américains aurait été certainement plus appropriée. Encore que…