La Thaïlande en proie à un coup d’Etat?
Après de nombreux mois de manifestations instiguées par l’opposition, la Thaïlande se retrouve dans une situation de crise. L’armée a pris les commandes pour officiellement « restaurer la paix et l’ordre public », un coup d’Etat déguisé ?
L’armée a déployé ses soldats dans la capitale thaïlandaise. Les médias sont censurés afin de maintenir la « sécurité nationale », dixit le général Prayut Chan-O-Cha.
Depuis près de sept mois cette crise a fait une trentaine de morts et plusieurs centaines de blessés. Le gouvernement intérimaire en place a en effet été très contesté par les « chemises jaunes », les opposants. Ce gouvernement avait été formé après la destitution de la Première ministre Yingluck Shinawatra, accusée de suivre aveuglement les ordres de son frère au pouvoir Thaksin.
Les « chemises rouges », quant à elle pro-gouvernementales, avait brandi le spectre d’une guerre civile à la suite des manifestations des opposants.
Aujourd’hui, l’armée aurait une main sur les rênes du pays, l’autre restant en possession du gouvernement intérimaire qui, selon les déclarations officielles de l’armée, resterait en charge de la gouvernance de l’Etat thaïlandais.
Le cabinet intérimaire souhaite organiser des élections législatives cet été ; si toutefois l’armée ne s’accapare pas totalement le pouvoir.
En effet l’action militaire a été condamnée par certains Etats et notamment le Japon qui a ressenti de « «grandes inquiétudes face à la situation en Thaïlande».
Thaksin Shinawatra qui avait été destitué en 2006 par un coup d’Etat a, quant à lui, fait part d’une inquiétude certaine face à cette situation incertaine parsemée de doutes qu’il avait déjà connus à l’époque.
C’est d’ailleurs depuis cette époque que la Thaïlande est plongée dans un crise politique. Depuis lors, les partis et détracteurs du pouvoir mènent une lutte acharnée pour la lutte du pouvoir.
Les affrontements ont débuté en novembre dernier, lorsque des manifestants anti-gouvernement ont commencé à manifester leur mécontentement. Ils avaient pour but premier d’expulser la première ministre en poste, Yingluck Shinawatra. Cette dernière ne réussit jamais à rompre la vague de contestation à son encontre.
En février dernier, les élections ont été annulées après avoir été interrompues dans de nombreuses circonscriptions.
La crise s’est accentuée au début de ce mois de mai, après que la première ministre, ainsi que neufs membres du gouvernement, a été sommée de démissionner pour abus de pouvoir. Depuis, c’est Niwatthamrong Boonsongphaisan qui assume, tant bien que mal, l’intérim.
Aujourd’hui, c’est l’armée, sympathisante des manifestants anti-gouvernement, qui semble avoir pris le contrôle de l’Etat. La censure des médias a déjà été proclamée avec des interdictions de diffusion pour une dizaine de chaînes de télévision.
Des mesures qui ressemblent fort à celles prodiguées lors d’un coup d’Etat.
Affaire à suivre….