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La bêtise américaine, cause des heurts au Cachemire indien ?

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Quelquefois, les Etats-Unis croient tout contrôler, même leurs erreurs, à grands coups de déploiements armés et de rhétoriques politiques. Mais il arrive que ceux-ci soient dépassés par les événements. C’est ce qui s’est passé au Cachemire indien, à mille lieues de Gainsville, en Floride, là où le pasteur Jones avait déclaré qu’il était prêt à brûler des exemplaires du Coran en « hommage » aux victimes du 11 septembre 2001. Cela avait mis, pour un temps, à feu et à sang certains pays du monde arabe, et cela a rouvert, dans le cas indien, des plaies jamais refermées.

Des oppositions violentes ont en effet éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, en premier lieu contre les Etats-Unis. Mais cela s’est rapidement mué en une manifestation contre le pouvoir en place, qui s’est généralement distingué par des politiques plutôt pro-américaines. Or, l’origine de ces manifestations provient d’une rumeur. Certes, le pasteur Jones n’a heureusement pas mis sa menace à exécution. Mais certains évangélistes de Manhattan auraient, eux, brûlé des exemplaires du Coran. Auraient, car c’est une télévision contrôlée par l’Etat, Press TV, qui a révélé cette information, sans aucune preuve possible. Mais le mal était déjà trop profond, et la rhétorique du pasteur avait déjà enflammé les idéaux des manifestants musulmans.

Ces heurts sont une preuve, s’il en est, que la sécession de 1947 entre Pakistan musulman et Inde hindouiste ne s’est pas refermée. Ils ont eu lieu dans des villes indiennes encore largement peuplées par des musulmans, à commencer par Srinagar. Ceux-ci réclament toujours, pour les plus extrémistes d’entre eux,  la sécession de cette région, pour être indépendant, ou peut-être pour rejoindre la majorité musulmane du Pakistan.

On voit donc bien que rumeurs, menaces et autres peuvent envenimer une situation très rapidement. Certes, le mal est très profond, et ce n’est pas l’annonce du pasteur Jones qui a subitement réveillé les ardeurs séparatistes cachemiries. Mais il suffit de peu, tellement peu, dans des Etats très vastes, et donc difficiles à surveiller, pour entrainer une implosion. Et par le poids des médias, aujourd’hui, tout devient plus difficile à contrôler.

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