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Visite de Nicolas Sarkozy en Inde : une alliance récente ?

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L’Inde est décidément un pays courtisé. Après Vladimir Poutine, David Cameron et Barack Obama, Nicolas Sarkozy est arrivé le 4 décembre en Inde. Le premier ministre chinois Wen Jiabao fermera la marche juste avant Noël. Bien évidemment, cette visite tient autant de la diplomatie que de l’économie, d’autant plus que la France préside désormais le G20.

C’est donc avec pas moins de sept ministres, ainsi qu’une importante délégation de chefs d’entreprise (notamment du groupe aéronautique européen EADS et des groupes français Areva, Dassault et Alstom) et membres du patronat français que le président est arrivé. Les axes principaux de négociation sont le nucléaire et l’armement. Areva souhaite ainsi implanter deux réacteurs EPR en Inde, qui veut décupler son parc nucléaire en une vingtaine d’années, pour un coût estimé à plus de trente milliards d’euros. Thalès devrait obtenir un accord pour la modernisation de 51 avions de combat Mirage 2000 de l’armée indienne. Quand à Dassault, le groupe tente de s’imposer sur l’appel d’offre du pays de 126 avions de combats (l’un des plus gros contrats au monde depuis plus de quinze ans) avec son Rafale. Mais la concurrence est rude surtout pour un contrat à neuf milliards d’euros. Les négociation se poursuivront, l’Inde étant prudente sur le sujet, mais déjà un accord est recherché par Areva et la compagnie publique NPC (Nuclear Power Corporation) : une première en Inde.

Le partenariat stratégique entre la France et l’Inde a été initié sous Jacques Chirac en 1998 avec une visite capitale du président français. La France condamne alors mollement les essais nucléaires indiens de 1998 (d’autant plus qu’elle a repris les siens en 1995), ce dont l’Inde lui sera reconnaissante. Un capital de confiance politique se construit, que couronnera la dernière visite du président Chirac en Inde en 2006. Dans le même temps, la France pousse à la création d’autres sièges permanents au conseil de sécurité de l’ONU dont celui de l’Inde. Paris confirme aussi l’appui donné à l’initiative américaine, annoncée en 2005, pour offrir à l’Inde un statut dérogatoire au traité de non prolifération, lui permettant, après des décennies de déni technologique, d’accéder sous conditions au commerce du nucléaire civil. L’initiative aboutit en 2008. La visite la même année de Nicolas Sarkozy achève ce processus de rapprochement. La France est aujourd’hui le cinquième partenaire commercial de l’Inde en Europe avec 5,36 milliards d’euros d’échanges de biens et de services.

Arrivant derrière la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie et la Belgique, la France ne dirige vers l’Inde que 2% des ses exportations. En réponse, en 2008, les deux pays s’entendent pour doubler leurs échanges en quatre ans. Cela paraît pour le moins difficile malgré l’implication de l’Inde. Enfin, comme présidente du G20, la France recherche des appuis : la Chine le 5 novembre, maintenant l’Inde pour attaquer la réforme du système monétaire international, le problème de la volatilité des cours des matières premières et l’évolution nécessaire des structures de la gouvernance mondiale. Manmohan Singh et Nicolas Sarkozy semblent s’entendre, cela sera-t-il suffisant ?

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