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Les troubles révolutionnaires du Maghreb et Moyen-Orient peuvent-ils inspirer un mouvement similaire en Chine ?

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Lorsqu’on pense au régime chinois actuel et au système politique en place, on pense surtout au manque de démocratie ambiant dans lequel vit la population chinoise. La Parti Communiste chinois régit en effet la vie quotidienne des Chinois. Le hukou, système d’enregistrement du lieu de résidence, permet par exemple de limiter les migrations internes, notamment celles des paysans ayant le souhait de venir chercher du travail en ville. La censure des média est une autre illustration des restrictions existantes en Chine, on se rappelle d’ailleurs des nombreux déboires de Google dans l’Empire du Milieu ces dernières années. A l’étranger, la crainte d’une superpuissance chinoise a parfois fait naître une envie pressante de révolution démocratique en Chine (bien souvent accusée d’être à l’origine de la langueur des économies occidentales) qui pourrait déstabiliser le pays et réduire ses taux de croissance faramineux.

Alors, la Chine pourrait-elle être le théâtre d’une révolution en faveur du développement de la démocratie ? Plusieurs éléments indiquent que oui. Tout d’abord, un récent sondage a montré que seulement 6% des Chinois se disent heureux. Avec un coefficient de Gini évalué à 0,5, la société chinoise connaît de profondes inégalités. Un tel coefficient est d’ailleurs susceptible de générer une crise sociale importante. Les exemples actuels donnés par la Tunisie, l’Egypte ou la Libye peuvent dès lors inspirer un mouvement semblable en Chine. Pourtant, en 1989, les Chinois s’étaient déjà rendus place Tien’anmen pour exiger des mesures démocratiques, avec un résultat dramatique. Mais si, dans ces pays, Internet et les réseaux sociaux (tels que Facebook et Twitter) avaient joué un rôle important, le blocage de ces sites web en Chine limite la propagation des idées et la mise en place de manifestations à l’échelle d’un pays immense.

Enfin, la comparaison entre la Chine et les pays actuellement en troubles s’arrête vite. La Chine est en plein développement, le pouvoir n’est pas aux mains d’un seul homme mais des 80 millions de membres que compte le Parti Communiste chinois. C’est un véritable pays-continent, d’où une difficulté supplémentaire à organiser un soulèvement populaire général. Toute dissidence est d’ailleurs surveillée de près et les potentiels mouvements de révolte sont pour ainsi dire tués dans l’œuf, le système policier chinois étant doté d’un pouvoir puissant. L’idée même de démocratie n’est pas commune à l’ensemble des Chinois qui, pour la plupart, préfèrent le sentiment de sécurité. Les valeurs ne sont d’ailleurs tout simplement pas les mêmes dans nos sociétés occidentales et en Chine. Par conséquent, on ne peut semble-t-il présager d’aucun soulèvement chinois. Mais qui aurait pu prédire de tels événements en Tunisie ?…

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