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Elections du nouveau chef de l’exécutif à Hong Kong

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Les élections du nouveau dirigeant de la Région Administrative Spéciale (RAS) de Hong Kong du 25 mars dernier ont donné lieu dimanche 1er avril a une manifestation d’environ cinq mille personnes (selon l’AFP). Mais qualifier le processus électoral d’ « élection truquée » comme on a pu l’entendre serait une véritable erreur de catégorie. Il ne s’agit même pas d’une élection puisque ce sont les 1193 grands électeurs censés représenter les différents secteurs de Hongkong – des fidèles à Pékin dans leur grande majorité, obéissant aux consignes de vote, qui ont nommé Leung Chun-ying.

Dans le contrat de rétrocession signé entre la Grande-Bretagne et la Chine en 1997, il était prévu que Hong Kong jouisse d’un système gouvernemental indépendant sur une période de 50 ans. Force est de constater que la Chine, comme la Grande-Bretagne en son temps, a renoncé à la démocratie en imposant le nouveau chef de l’exécutif à la population. Car c’est ainsi que l’on nomme  l’équivalent du maire/président de Hong Kong : Chief Executive (que l’on préfère traduire par « chef de l’exécutif », mais qui est l’équivalent anglais de « directeur général »). On ne s’attardera pas sur des considérations proprement sémantiques, mais le terme n’est pas anodin et reflète sans aucun doute une conception du poste qu’on pourrait qualifier de « managériale », une autre vision du rôle du politique, en somme.

Revenons un instant sur cette nomination. Mis à part un candidat démocrate inenvisageable pour Pékin, Leung Chun-ying, ancien conseiller gouvernemental dans les petits papiers de Pékin avait un rival sérieux : Henry Tang. Mais ce dernier, riche héritier et ancien numéro deux du gouvernement de Hong Kong a perdu sa position de favori à cause de divers scandales immobiliers. Il faut cependant souligner le fait que Leung Chun-ying a su rassembler derrière lui une grande partie de la population en promettant des mesures sociales pour combler le fossé grandissant entre riches et pauvres sur le territoire. Soupçonné d’entretenir des liens avec les triades, il est toutefois considéré par beaucoup comme une « pomme pourrie », au même titre que Tang.

Quoiqu’il en soit, le processus électoral auquel on vient d’assister vient largement remettre en cause l’idée selon la « un pays, deux systèmes » cohabitent en Chine.

Le gouvernement chinois a beau promettre à Hong Kong des élections au suffrage universel en 2017, il est évident que les seuls candidats autorisés à faire campagne auront été présélectionnés par Pékin. Et il serait de toute façon absurde de la part des Hongkongais d’élire un dirigeant incapable de travailler avec le gouvernement chinois. Cependant, il faut replacer la situation dans une perspective plus large : il est loin d’être stratégique pour Pékin de remettre en cause l’idée de démocratie à Hong Kong si l’on prend en compte le rapport de force avec Taïwan. Le gouvernement chinois a en effet tout intérêt à crédibiliser le concept « un pays, deux systèmes » par l’intermédiaire de Hong Kong pour récupérer Taïwan, un jour.

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