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L’Espagne s’enfonce dans la crise

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L’agence de notation Standard and Poor’s a abaissé la note attribuée à la dette souveraine espagnole, la faisant passer de A à BBB+. Une décision qui vient assombrir les perspectives de redressement de l’économie espagnole peu de temps après que le gouvernement espagnol a annoncé l’entrée du pays en récession.

L’agence de notation américaine a annoncé hier sa décision de diminuer la note de l’Espagne, pour la troisième fois en l’espace de six mois. Les deux autres agences, Moody’s et Fitch, n’ont pour l’instant pas modifié leur note, restant respectivement à A3 et A. Par ailleurs,  S&P, comme avant elle ses deux consoeurs, a joint  une perspective négative à la note, ce qui signifie que toutes considèrent que la situation va probablement se détériorer. La hausse continue de l’endettement du pays constitue une part de l’explication. Si celui-ci reste en dessous du niveau moyen européen (90%) mais au dessous du niveau de convergence de Maastricht (60%), il est passé de 35,8% du PIB en 2008  à près de 68,5% en 2011 et une hausse de 11% est prévue pour 2012.

A l’annonce de la nouvelle, le gouvernement a fait part de sa déception. Selon lui,  l’agence a ignoré les dernières réformes  mises en oeuvre depuis le début de l’année – principalement la refonte du marché du travail et l’assainissement des institutions financières.

Ainsi, la politique de rigueur menée par le gouvernement Rajoy, au pouvoir depuis les dernières législatives en novembre 2011 qui ont vu la victoire du PP face au PSOE, peine à montrer ses résultats.

Peu nombreux sont ceux qui croient encore que l’Espagne tiendra ses engagements pour 2012, notamment celui de réduire son déficit public à 5,8% du PIB. Un taux de chomage de 24,4%, le plus élevé depuis dix-huit ans, est annoncé pour ce trimestre. L’Espagne compterait aujourd’hui plus de cinq millions et demi de chomeurs, dont 52% des moins de 25 ans, ce qui place le pays au premier rang européen, juste devant la Grèce. Le gouvernement va également devoir faire face à l’entrée du pays en récession (deux trimestres consécutifs de recul du PIB) : le dernier trimestre 2011 s’est achevé par une croissance de -0,3%  tandis que les prévisions pour le premier trimestre 2012 annoncent  -0,4%.

 

Les miracles économiques grecs et espagnols, impulsés par leur entrée dans l’UE, connaissent aujourd’hui une issue tragique. Les appels à la grève générale se multiplient face aux politiques de rigueur menées par des gouvernements dos au mur, qui perdent le soutien de leurs peuples. Après la crise financière et la crise économique, c’est maintenant une crise sociale qui se joue dans les pays méditerranéens.

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