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Agitation sociale en Grèce : les manifestants protestent contre la rigueur

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Lors de sa rentrée politique à Thessalonique, la deuxième ville du pays, le premier ministre grec Georges Papandréou a annoncé la couleur, rappelant que les Grecs devaient poursuivre leurs efforts dans un esprit de sacrifice. Les plans d’austérité, mis en place il y a déjà plusieurs mois, avec notamment des hausses d’impôts et des baisses de salaires et des pensions de retraite, ne seront donc pas remis en question dans l’avenir proche du quotidien des Grecs. Au contraire : le gouvernement grec envisage désormais d’ouvrir certains domaines de l’économie grecque à la concurrence, tels que les chemins de fer, et de privatiser plusieurs secteurs encore publics, dont l’électricité.

Ces annonces ont évidemment pour effet d’exacerber la colère d’une partie de la population grecque : 20 000 manifestants étaient dans les rues à Thessalonique hier. Les forces de l’ordre ont d’ailleurs dû faire usage de gaz lacrymogène pour mettre fin aux provocations des manifestants. Et les grèves, elles-aussi, sont nombreuses, en témoigne la grève illimité décidée par les camionneurs. Cependant, une partie importante de la population se prononce en faveur du gouvernement en place dans les différents sondages d’opinion.

Sur le plan international, la politique du gouvernement grec a été saluée et approuvée par les grandes instances, FMI en tête, ce dernier ayant débloqué une deuxième tranche d’aide à la Grèce vendredi. On peut comprendre que la Grèce, qui va recevoir 110 milliards d’euros de la part de l’Union Européenne et du FMI sur trois ans, veuille rétablir rapidement les grands équilibres économiques du pays. Athènes a d’ailleurs affirmé avoir réduit de 32% le déficit budgétaire grec sur les huit premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2009. Mais résoudre avec précipitation la crise économique en générant une crise sociale est-il un bon calcul ? Le chômage a augmenté de trois points entre l’été 2009 et l’été 2010, et le PIB grec devrait reculer de 4% cette année. Des sociétés, comme Aldi ou la Fnac, ont déjà annoncé leur retrait du marché grec, dont la solvabilité a nettement reculé.

Néanmoins, à l’heure actuelle et étant donné l’ampleur des désordres économiques de l’Etat grec, Athènes n’a plus le choix. Et le gouvernement l’a compris depuis déjà plusieurs mois, le déficit public ayant dépassé les 14% l’an dernier : « nous luttons pour la survie de la Grèce », indiquait ainsi hier G. Papandréou. Des mots qui cherchent à rétablir l’unité grecque : en vain ?

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