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Elections – l’UE à un tournant

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Alors que le processus démocratique européen a commencé ce jeudi et que les partis eurosceptiques sont promis à une percée significative dans le nombre de sièges gagnés, l’avenir de l’Europe n’a jamais été aussi incertain. Toutefois, c’est toujours en temps de crise qu’elle a su rebondir. Voici trois enjeux à venir pour le prochain Parlement et la prochaine Commission.

Relancer la croissance en Europe

C’est probablement le tout premier chantier auxquels les différents organes européens devront s’attaquer. L’Union Européenne est la première zone économique au monde. Pourtant, malgré tous ses atouts, en termes de qualification de la population active, de diversification de son économie ou encore de stabilité politique, prise dans une crise économique profonde depuis 2008, elle peine à retrouver la croissance. La grogne sociale qui gagne une grande partie des pays européens est en grande partie liée à ce déficit de croissance qui ne permet pas aux quelques 26 millions de chômeurs en UE de retrouver du travail. Même en Allemagne l’indice de confiance des chefs d’entreprise est au plus bas selon l’institut de recherche munichois Ifo. Il est donc crucial que les eurodéputés et la nouvelle Commission proposent les clefs d’une croissance nouvelle, que ce soit à travers des plans paneuropéens focalisés sur des thématiques bien ciblées comme les biotechnologies, la cybersécurité ou encore l’énergie.

Déterminer une véritable politique étrangère et de sécurité communautaire

Souvent décriée, la cacophonie diplomatique des pays européens n’a jamais été enrayée. La raison en est plutôt simple : les pays préfèrent garder leur propre « soft power ». En effet, malgré les différentes tentatives comme la PESC ou encore la création par le traité de Lisbonne du Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, il apparaît bien difficile de concilier les différentes traditions diplomatiques, les affinités entre pays issues d’anciennes alliances représentées au sein de l’UE. Toutefois, il apparaît nécessaire de définir des processus communs afin de ne pas aboutir à des situations risibles comme les désaccords ostensibles sur l’intervention en Syrie, en Centrafrique ou, plus récemment, sur la réponse à apporter à la crise en Ukraine. L’Union Européenne se doit de présenter un visage uni face aux autres puissances que sont la Russie, la Chine et les Etats-Unis.

Réconcilier les peuples avec les institutions

Le troisième chantier, peut-être le plus épineux mais néanmoins lié aux deux précédents est de réussir à atteindre l’osmose entre les peuples et les institutions qui les représentent. L’impact des cures d’austérité infligées à de nombreux pays, notamment du Sud de l’Europe va probablement se faire ressentir pendant les élections qui se déroulent en ce moment même. En France, le Front National est en tête des sondages, idem pour le UKIP au Royaume-Uni ou encore pour Syriza en Grèce. Le désamour des citoyens européens est flagrant et ce malgré toute l’histoire portée par ce projet qu’est l’Union Européenne. Renverser cette tendance passe à la fois par une révision profonde des mandats, responsabilités et mode de fonctionnement des institutions européennes mais aussi par une campagne de communication et de marketing auprès de citoyens européens qui ne savent pas ou bien ne se rendent pas compte de tout ce que l’Europe leur apporte. Il s’agit de mener une contre-offensive dont le but serait d’empêcher le dénigrement systématique de l’UE et de son fonctionnement.

En somme, l’assemblée qui va être élue, et la Commission qui va découler du vote vont avoir une importance capitale pour l’avenir de l’UE. Le moment est venu de donner une autre direction à l’Union Européenne. Espérons que les nouveaux élus sauront être à la hauteur pour relever les défis qui les attendent.

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