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Le Brexit, cet électrochoc dont l’UE avait besoin :

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De l’apathie relative des marchés financiers à Boris Johnson qui n’avait pas, semble-t-il, pas vraiment prévu de plan B(-rexit), la stupeur après l’annonce des résultats du référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union Européenne aura laissé en quelques jours place à une léthargie généralisée, personne ne sachant comment gérer la situation. Pourtant, le Brexit pourrait être le point de départ de la construction d’une nouvelle Union Européenne, centrée sur la recherche d’une identité communautaire.

BrexitC’est un fait bien connu, les marchés financiers n’aiment pas être surpris. Le 27 juin, les différentes places financières européennes réagissaient, à leur manière, aux résultats du vote britannique du weekend : la livre sterling atteignait son plus bas niveau depuis 1985, et les principaux indices boursiers oscillaient entre 6 et 8% de baisse à la mi-journée le lundi 27 par rapport aux niveaux du jeudi 23. Pourtant, ce vendredi 1er juillet, le CAC 40 avait recouvré les deux tiers de sa baisse initiale, et le FTSE 100 (l’indice de référence de la bourse de Londres) affichait même des niveaux bien au –dessus de ceux observés avant l’annonce des résultats. De deux choses l’une : soit l’on considère à la City qu’il n’y aura pas vraiment de Brexit et qu’une telle folie aura tôt fait d’être réparée en concertation avec Bruxelles ; soit les marchés financiers estiment que, le Royaume-Uni ayant toujours bénéficié d’un statut très particulier au sein de l’UE, sa sortie officielle de la communauté ne changerait quasiment rien et un accord à minima avec Bruxelles permettra d’en attester.

Du côté des politiques, après l’annonce du retrait de Boris Johnson dans la course à la succession de David Cameron, et alors que Jeremy Corbyn (leader du parti d’opposition travailliste) est de plus en plus vivement critiqué au sein même du Labour Party, on se risque à évoquer les noms de Theresa  May et Michael Gove comme potentiels candidats au poste de Premier Ministre. Tout en sachant que tout est encore possible avant le mois de septembre, date à laquelle David Cameron envisage de laisser sa place. A Bruxelles, l’on affirme qu’aucune négociation ne sera engagée avant que le Royaume-Uni n’active le fameux article 50 du Traité de Lisbonne ; on presse désormais les Britanniques de mettre sur pied un agenda clair et précis pour entamer les négociations de sortie effective du Royaume-Uni de l’UE. Comme si, au fond, on voulait croire que cette question ne concernait que les Britanniques….

Vers la construction d’une identité européenne:

Dans cet imbroglio et face à l’attentisme des politiques à toutes les échelles, on en viendrait presque à oublier ce qui s’est réellement passé le 24 juin dernier. Pour la première fois depuis ses prémices, un état a souhaité se désolidariser de la communauté européenne. Ce vote, à n’en pas douter, était moins un vote contre l’Europe que contre la bureaucratie et l’administration de Bruxelles. Ce que paie aujourd’hui Bruxelles, c’est la sclérose de son système parlementaire et surtout la volonté, au nom d’un idéal communautaire uni autour d’un cadre législatif commun, de s’attacher à conserver un droit de regard sur des politiques qui devraient être le ressort des états, au nom du principe de subsidiarité*. Dans cette cacophonie diplomatique, le Royaume –Uni, mu par une fierté identitaire, a fait le choix de quitter le bateau Europe. Mais cette sortie du Royaume-Uni montre aussi que la sclérose européenne n’est pas immuable ; le projet européen évolue à chaque étape de sa (dé)-construction. Le Brexit effraie de par sa mise en exergue des lacunes européennes en matière de construction d’une identité communautaire. Charge désormais aux dirigeants européens de sortir de leur léthargie et de lancer une fois pour toutes la construction de l’Europe des pères fondateurs : une Europe sociale, une Europe de la défense, au-delà de l’Europe économique et financière. Pour enfin poser les bases d’une véritable identité européenne dans laquelle les Britanniques nous ont reproché, le 23 juin dernier, de ne pas se retrouver.

 

 

*Le principe de subsidiarité vise à déterminer le niveau d’intervention le plus pertinent dans les domaines de compétences partagées entre l’UE et les pays de l’UE. Il peut s’agir d’une action à l’échelon européen, national ou local. Dans tous les cas, l’UE ne peut intervenir que si elle est en mesure d’agir plus efficacement que les pays de l’UE à leurs échelons national ou local respectifs (Source : EUR-Lex)

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