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Instabilité politique en Belgique : Di Rupo trouvera-t-il une solution ?

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Le socialiste Elio Di Rupo, performateur (i.e. personne chargée de former un gouvernement) nommé par le roi des Belges, Albert II, a entamé des négociations avec les sept partis en puissance ce mardi. Il a notamment appelé la N-VA, parti indépendantiste flamand, à changer de stratégie afin que les différents partis puissent trouver un consensus. Bart De Wever, leader du N-VA, a néanmoins rejeté toute responsabilité quant  à la situation chaotique actuelle. De plus, il a estimé que les négociations à sept avaient ostensiblement montré leurs limites et qu’il faudrait au contraire développer des pourparlers bilatéraux. Les désaccords entre socialistes francophones et nationalistes flamands sont donc extrêmes, et même les chrétiens-démocrates flamands d’Yves Leterme, premier ministre sortant, rechignent à tout accord avec le Parti Socialiste belge.

En attendant, c’est Elio Di Rupo, premier ministre pressenti dont la démission de son poste de performateur a été refusée Dimanche par Albert II, qui réalise les contacts bilatéraux avec les sept partis. S’il a rappelé que les deux partis majeurs, à savoir la N-VA au Nord avec 27 sièges et le PS au Sud avec 26 sièges, devraient faire des concessions dans l’optique de pouvoir former un gouvernement, il n’en demeure pas moins que la situation reste tendue et qu’un accord reste peu probable dans l’immédiat. Près de trois mois après les élections, l’hypothèse d’une stabilisation politique en Belgique reste dès lors improbable.

D’une part, les propositions des divers partis sont inacceptables pour leurs partenaires. D’autre part, la confiance dans les promesses de concessions est désormais nulle. En conséquence, les négociations semblent  irrémédiablement compromises. Ainsi, De Wever souhaiterait ne traiter qu’avec le PS d’Elio Di Rupo, et non avec les autres partis qui pèsent moins lourd dans la balance. La principale pierre d’achoppement réside sur le financement de Bruxelles. Or, aucun des deux partis n’est prêt à faire d’efforts conséquents sans la mise en place d’une nouvelle loi de financement.

Il faudra pourtant bien trouver un accord : la Belgique doit économiser 25 milliards d’euros d’ici 2015. Sa dette publique dépasse en effet les 100% de son PIB. Dans le cas contraire, et si la situation continue de péricliter de la sorte, la dégradation des comptes publics pourrait être amplifiée par une vague de spéculation sur la Belgique…

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