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Eurobonds : la solution miracle à la crise grecque ?

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Les dirigeants et acteurs économiques européens peuvent souffler : le plan de rigueur grec a été adopté d’une courte majorité. Cette adoption permet de débloquer une nouvelle ligne de crédits européens dont le montant reste à définir et sera fixé le 3 juillet prochain. Mais plutôt que d’injecter des liquidités dans l’économie grecque, pourquoi ne pas mutualiser la dette ?

L’ idée est de demander à la Grèce de ne plus emprunter sur les marchés mais auprès du Fonds européen de stabilité financière (FESF) à échéance d’ici à fin 2013. Le FESF émettrait alors des obligations sur dix ans à 3,7% : un taux bien inférieur à celui des marchés. La BCE prendrait alors le relais en rachetant les obligations arrivant à échéance, à partir de 2014. La BCE a déjà effectué cette pirouette l’an dernier à hauteur de 45 milliards d’euros pour calmer les marchés. Le problème est que la BCE n’a pas vraiment l’intention de se lancer dans ces opérations mais elle n’a pas le choix. L’opération reviendrait alors, pour les créancier, à voir la valeur de leurs investissements décroître de 30%, mais c’est toujours mieux que de voir cette dernière décroître de 60% comme c’est le cas sur les marchés actuellement.

Cette mutualisation aurait aussi l’avantage de faire cesser la pression (plutôt hypocrite) qu’exercent sur la Grèce les agences de notations. Car les investisseurs européens sont en train de préparer un partenariat public/privé pour redonner de l’air à la Grèce mais si les agences décident de prendre ce partenariat pour une coopération forcée, elles décréteront que la Grèce est en cessation de paiement et qu’elle restructure sa dette. Cela signerait la faillite définitive du pays. Mais la Grèce est trop précieuse pour être abandonnée. A titre d’exemple, la BNP (premier créancier français de la Grèce) possède 5 milliards d’euros d’obligations grecques et a mis au point un mécanisme d’atterrissage en douceur inspiré de la restructuration d’Alstom. Les grecs verront leur niveau de vie baisser mais cela vaudra mieux que la soudaine fermeture des banques grecques (détenant 80 milliards d’euros de dette publique soit 140% de leurs fonds propres).

C’est au successeur de Jean-Claude Trichet, Mario Draghi, qu’il conviendra de décider si les eurobonds sont une alternative viable aux plans européens qui se succèdent. Mais il a été adoubé par l’Allemagne à l’unique condition que sa gestion de la BCE suive la ligne rigoriste allemande.

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