Sous pression, Athènes adopte un nouveau plan d’austérité, et provoque la colère des Athéniens
Athènes sous le joug des manifestations, une situation devenue presque banale en Grèce, tant les plans de rigueur tendent à se succéder depuis maintenant deux ans : hier, près de 100 000 personnes se sont ainsi réunies dans les rues de la capitale grecque pour exprimer leur mécontentement suite à l’adoption d’un nouveau plan d’austérité hier par le Parlement, plan pour le moins nécessaire s’il en est puisqu’à J-36 de l’échéance de près de 14,5 milliards d’euros de créances grecques, l’heure n’est plus vraiment à la réflexion: mais cela est-il pour autant la solution?
La crise grecque aura véritablement commencé le 17 octobre 2009, au moment où, onze jours à peine après son arrivée au pouvoir, Georges Papandréou annonce la falsification des comptes grecs par le précédent gouvernement : dans un souci de transparence celui-ci fait alors rétablir les véritables chiffres, le verdict tombe : au lieu d’avoisiner les 6% comme cela avait été déclaré auparavant , le déficit grec s’élève à plus de 12,5% du PIB, pour une dette publique de près de 125%. La situation dégénère rapidement : quelques semaines plus tard, la Commission européenne confirme la falsification des comptes, le gouvernement grec impose un premier plan d’austérité.
Le premier plan d’aide européen n’interviendra pour autant que plusieurs mois plus tard; soit courant mars 2010 : face à la dégradation de la note de la dette souveraine de la Grèce par les agences de notation et l’augmentation des taux d’intérêt adressés à la Grèce sur les marchés financiers, l’Union européenne décide de venir en aide à la Grèce, appuyée par le FMI qui à eux-deux, accordent une aide exceptionnelle de 110 milliards d’euros au pays sur trois ans. Un mois plus tard la Grèce demande l’activation du plan, et en contrepartie, fait voter un nouveau plan d’austérité.
Depuis cette date, trois autres plans d’aide attribués la Grèce se seront succédés, tous étant à chaque fois menés conjointement par l’Union européenne et par le FMI et tous signifiant à chaque fois, de nouveaux plans d’austérité. Le dernier en date remonte à hier soir : tard dans la nuit, le Parlement grec a adopté un nouveau plan de rigueur sous la pression de ses créanciers, le gouvernement grec devant encore pour percevoir ce nouveau programme d’aide de 130 milliards d’euros, réaliser des économies supplémentaires d’un montant de 325 millions d’euros dans son budget de 2012. Dernière condition du déblocage de ce plan : les responsables politiques devront eux-aussi, s’engager par écrit à soutenir le plan de rigueur mené par la coalition.
A Athènes, la réaction de la population ne s’est pas faite attendre :
Hier, plus de 100 000 personnes se sont rassemblées devant le Parlement grec pour manifester leur mécontentement, ce nouveau plan de rigueur symbolisant avant tout pour la Grèce, une baisse du salaire minimum de 22% et de nouvelles suppressions d’emplois publics à venir.
Sans autre issue, la Grèce doit donc aujourd’hui émettre un choix : le chaos ou la faillite, telle est désormais la triste alternative grecque.