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Un nouveau rideau de fer sur l’Europe : la démocratie de l’Ouest contre le despotisme de l’Est

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Toutes nos certitudes s’effondrent comme un chateau de cartes. Alors qu’il semblait certain que l’avenir de l’épopée démocratique se jouait au Moyen Orient, la démocratie tremble en Europe de l’Est. L’histoire rattrape toujours les spéculations sur l’avenir. Nos caméras se tournent vers Damas et la terrible répression orchestrée par la famille El Assad. Pourtant, derrière elles se joue une terrifiante pièce où manigances, tricheries, accords illégaux font office de décor. Non contente de ne pas réussir à s’implanter au Moyen Orient, la démocratie nous joue des tours en Europe de l’Est.

En Biélorussie, tout d’abord. Depuis sa réélection très controversée (80% des suffrages) en 2010, Alexandre Loukachenko règne sur la Biélorussie comme un despote sur une terre brûlée. Ravagée par la crise économique, l’industrie de Minsk peine à se relever. L’inflation galope, le déficit commercial s’agrandit. Le mécontentement social grimpe. Ne reste pour survivre que la répression. La Biélorussie profonde ferme les yeux sur les emprisonnements d’opposants au régime, sur le retour de la torture, sur le verrouillage médiatique. Vendredi dernier, le chef de l’opposition Sergueï Kovalenko a été arrêté. Nous ne le verrons plus durant 2 ans et demi, sa peine de prison. L’embargo de l’UE sur les armes en direction de ce pays n’aura pas suffi : les ambassadeurs européens présents à Minsk sont rappelés. La démocratie tremble et le silence fait accroire que l’indifférence règne. En attendant, la Biélorussie dérive de l’Europe.

En Hongrie également la situation demeure tendue.  A peine croyait-on avoir vu disparaître le spectre de l’autoritarisme que le fantôme du despotisme réapparaît. La répression continue à Budapest. Les sanctions économiques entreprises par l’UE calmèrent les algarades du tribun Viktor Orban. « Pas de démocratie, pas d’aides économiques » disait-on fin janvier. Fin février, le discours est tout autre : « pas d’aides économiques, pas de démocratie ». Désastreuse, la situation economique s’est aggravée avec le refus de l’UE de refinancer le déficit abyssal de la Hongrie. Orban se cabre. Budapest pourrait repartir au galop vers le despotisme. Le fossé entre l’UE et la Hongrie s’élargit.

Enfin la Russie. Aujourd’hui, des élections se tiennent pour réélire triomphalement Vladimir Poutine. L’opposition des villes s’est pourtant levée contre l’opacité de ce régime. Rien à faire : Poutine brigue un troisième mandat. Il ne se soucie que de son score : 80% au premier tour et l’opposition criera à la corruption ; 40% et un second tour humiliant devra être organisé. Nous verrons probablement ce soir un score proche des 50%, rassurant pour l’opposition, triomphal pour la « majorité ». La Russie marque le pas dans sa marche vers l’Europe et la démocratie.
Plus la crise avance et plus un nouveau « rideau de fer » se pose sur l’Europe. A l’opposition historique entre communisme et libéralisme succède un autre duel, plus idéologique que jamais, la démocratie contre le despotisme. A l’Union Européenne de percer ce mur avant qu’il ne soit trop tard.

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