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Boris Johnson, le trublion anglais aux Affaires étrangères !

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C’est officiel depuis le 13 juillet, Theresa May reprend le flambeau de David Cameron et devient Premier Ministre du Royaume-Uni. Dans la foulée, la nouvelle locataire du 10 Downing Street a annoncé son nouveau gouvernement et la surprise est venue de Boris Johnson, nommé aux Affaires étrangères. Si l’homme âgé de 52 ans possède une forte expérience politique, grâce à ses huit années passées à la mairie de Londres, son caractère excentrique semble a priori détonner avec le poste de ministre des Affaires étrangères et du Commonwealth. Pour essayer de lire quelles seront les positions du nouveau « Foreign Secretary », il faut se replonger dans les discours passés de l’homme. En voici un échantillon.

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« BoJo » et Hilary Clinton: bientôt les retrouvailles ?

Le nouveau responsable de la diplomatie britannique et du MI6 (Services secrets), qui a milité en faveur du Brexit ne devrait pas être en charge des relations avec l’U.E, puisque Theresa May a annoncé avoir créé un bureau spécifique. Une chance pour les relations britannico-européennes quand on sait que Johnson avait comparé l’U.E à la création d’un super-État, comparable à ce qu’avaient tenté Hitler et Napoléon. Aux marges de l’Europe, ce sera avec la Turquie et la Russie que se fera le travail. Si le Royaume-Uni est en froid avec la Russie, les relations avec la Turquie sont positives avec notamment la déclaration de David Cameron (datant de 2010) en faveur d’une entrée dans l’U.E pour la Turquie. La position actuelle pourrait néanmoins évoluer. Boris Johnson s’est ainsi illustré en mai dernier en remportant un concours de poésie organisé par le magazine « The Spectator ». Un concours dont le thème était « offense au président Erdogan ». Johnson avait alors disserté sur l’histoire d’amour entre le Président turc et un bouc. Au contraire les rares sorties de Johnson sur la Russie semblent basées sur l’écoute et la coopération, notamment en Syrie. Peut-être un souvenir du poids russe à la City ?

Johnson, plus proche de Trump que de Clinton

Si la proximité entre le Royaume-Uni et les États-Unis, dans le jeu international, n’est plus à prouver, celle avec Boris Johnson ne fait pas de doute non plus. Le natif de New-York, possédant la double nationalité britannique et américaine, ne se prive pourtant pas de remettre les Américains à leur place, quand ceux-ci s’intéressent de trop près à la politique intérieure du royaume. Il a ainsi très fortement critiqué Obama, lorsque ce dernier s’est prononcé contre le Brexit. Utilisant des termes classiques et qualifiant le Président américain « d’hypocrite », il est allé jusqu’à y voir une possible « aversion ancestrale de l’Empire britannique d’un président en partie Kényan ». Mais d’ici quelques mois il y aura un nouveau pensionnaire à la Maison Blanche. Si Johnson a déjà été l’auteur de propos peu flatteurs concernant Clinton, la traitant « d’infirmière sadique », venant se rajouter à d’autres propos d’ordre misogyne, il semble plus en phase avec Donald Trump, par une vision commune du protectionnisme et un goût prononcé pour la provocation. Ce n’est pas pour rien que Boris Johnson est surnommé le « Trump anglais ».

Une chose est sûre, la nomination de Johnson aux Affaires étrangères rompt avec une suite de ministres plutôt discrets. Il n’est pas impossible que certaines futures sorties de « BoJo » fassent débat au sein même du gouvernement conservateur. Si les éléments évoqués ci-dessus annoncent un mandat mouvementé, il ne faut pas omettre la possibilité que l’excentrique Boris s’assagisse à travers l’expérience de la diplomatie. Peut-être s’inspirera t-il de Winston Churchill ? C’est en tout cas une autre piste possible, à la vue de l’intérêt que porte Johnson au célèbre Premier Ministre britannique lui qui a d’ailleurs récemment rédigé une biographie sur le « Vieux lion ».

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Fabien HERBERT

Fabien Herbert est Président des Yeux Du Monde et rédacteur géopolitique pour l'association depuis mars 2016. Formé à l’Université Catholique de Louvain, Fabien Herbert est journaliste et analyste spécialisé en relations internationales. Il s’intéresse notamment au monde russophone, au Moyen-Orient et à l'Asie du Nord-Est.

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