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Un drame au Bangladesh et après ?

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Le 24 avril dernier, l’effondrement d’une usine au Bangladesh causait le décès de 1125 personnes. Une trentaine d’entreprises se sont déjà prises en main en signant un pacte censé améliorer les conditions de travail dans le secteur du textile.

Deuxième exportateur mondial de vêtements, le Bangladesh a connu un catastrophe à la hauteur de la pauvreté des normes sociales qui régissent le travail dans l’industrie textile. Un immeuble qui contenait plus de 3000 ouvriers en activité s’est effondré fin avril. Ce coup de projecteur malheureux est l’occasion d’instaurer des mesures suivies d’effets.

Pourtant au courant depuis des années des conditions de travail exécrables,  les organisations internationales, à l’image de l’OMC, n’ont rien fait pour éviter ce drame.  Malgré des revendications proférées à diverses reprises, notamment par des Etats européens, les institutions ne se sont jamais mises d’accord pour un développer des normes sociales dignes pour les travailleurs.

Le FMI,  qui travaille souvent conjointement avec l’OIT, en charge de l’organisation internationale des droits de base du travailleur, est bien sûr le premier fautif, qui, dans cette course à la mondialisation n’est pas parvenu à concilier l’aspect économique et celui social.

Le mouvement de contestation ayant grimpé dans les jours et semaines qui ont suivi le désastre, les entreprises se sont vues dans l’obligation de réagir. Une trentaine d’entreprises ont d’ores et déjà signé un pacte pour améliorer les fabriques bangladaises.

Les entreprises signataires attendent encore le soutien venu d’outre Atlantique pour protéger les 4 millions de bangladais qui travaillent pour l’industrie textile. Parmi les signataires on retrouve, entre autres, H&M, Inditex, Mark & Spencer, Carrefour ou encore Primark.

Le pacte est centré sur des mesures préventives qui semblent banales comme le fait, pour les travailleurs, de pouvoir évoluer dans un environnement qui ne menace pas de s’écrouler ou prendre feu à tout moment. Des infrastructures en bon état donc, en guise de point de départ. Des inspections indépendantes dont le contenu sera rendu public permettront aussi de mettre la pression aux entreprises afin que les mesures annoncées n’en restent pas au stade des promesses.

Plus poussées par le rétablissement ou le maintien de leur réputation que par une réelle envie de réglementer le travail dans ce secteur, les marques ont été obligées de réagir.

Elles avaient en effet déjà vu cette réputation s’étioler après avoir, dans un premier temps, nié toute collaboration avec l’établissement qui s’est écroulé.

Cette réaction ne trompe personne et  la majorité des entreprises auraient continué comme si de rien n’était si l’événement avait été passé sous silence. Reste à savoir si cette fois-ci avec la mise en place du pacte, les instances internationales réagiront elles aussi pour combattre cet aspect de la mondialisation souvent occulté. Reste à savoir aussi si le système mondialisé peut fonctionner sans les aberrations qu’il a lui-même contribués à créer.
Le manque d’efficacité dans cette lutte, qui paraît perdu d’avance, est aussi dû à la réticence des entreprises américaines à signer le pacte. Le manque d’harmonie rendra la tâche encore plus difficile aux rares dirigeants de bonne volonté.

Il faut dire aussi que le contexte local, gangréné par la pauvreté et la corruption est hostile à l’instauration de telles mesures. Ces incidents, d’ampleur plus ou moins forte, sont récurrents dans ce région du monde depuis une vingtaine d’années. Le 2ème exportateur mondial et 3ème fournisseur français sur le marché textile, derrière la Chine et l’Italie, semble donc condamné à subir de nouvelles catastrophes à l’avenir.

 

 

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