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Les entreprises françaises à la conquête de l’Iran

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Le groupe Total bien positionné pour le marché iranien

Avec la conclusion de l’accord sur le nucléaire iranien, la France et ses entreprises phares veulent bénéficier de la réouverture du marché iranien.

Un léger rappel historique est nécessaire avant de voir réellement quelles sont les meilleures chances des entreprises françaises. Après la révolution iranienne de 1979 les rapports économiques avec la France sont tombés au point mort. Les entreprises françaises après cette révolution ont tenté de récupérer leur argent ce qui à donné lieu à quelques différends avec le nouveau pouvoir iranien. Par exemple l’affaire Eurodif dans les années 1980 où l’Iran détenait une participation au capital de la filiale d’Areva et durant ces années la France ne voulait pas verser l’argent qui revenait normalement à l’Iran. Vers la fin des années 1980 les relations avec l’Iran se réchauffent et des entreprises comme Peugeot, Renault ou Total réinvestissent dans le pays. En 2005 la France est même le deuxième exportateur mondial en Iran avec 2 milliards d’euros d’exportations annuelles et l’Iran est le premier marché d’exportation de la France au Moyen-Orient. Puis, en 2007, la France arrête officiellement ses exportations avec l’Iran et le pays se tourne vers des pays d’Asie pour ses importations.

Un marché de 80 millions de consommateurs

L’accord sur le nucléaire iranien n’était pas encore signé que des entrepreneurs français se rendaient déjà en Iran afin de tenter de s’implanter dans ce pays. L’Iran est un marché de 80 millions de consommateurs prêt à s’ouvrir aux entreprises occidentales et surtout une croissance espérée de 5 à 10% dans les dix ans à venir. Ainsi les entreprises françaises sont dans les starting-blocks afin de pouvoir être en mesure de s’imposer face à une concurrence qui s’annonce féroce. Les principaux atouts français sont situés dans le secteur automobile pétrolier. En effet les groupes Renault et Peugeot qui étaient déjà présents dans le pays, veulent revenir sur le marché iranien. L’Iran était le deuxième débouché économique mondial en 2010 et 2011 pour le groupe PSA Peugeot Citroën mais les sanctions internationales ont fait diviser par deux la production iranienne. Le secteur automobile français est réellement présenté comme le fer de lance des investissements français en Iran car le taux d’équipement du pays est seulement de 100 voitures pour 1000 habitants. Au niveau du secteur pétrolier, le groupe Total est bien placé également puisque malgré les sanctions économiques, Total n’a jamais vraiment coupé les ponts avec le régime chiite puisqu’il a gardé un bureau ouvert à Téhéran. De plus, le groupe Total possède déjà une expérience dans le pays car il a déjà contribué à développer le projet gazier de South. Il faut souligner également que les entreprises françaises Danone, Airbus ou LVMH sont bien placées pour conquérir une partie du marché iranien.

Le Ministre des Affaires Etrangères français, Laurent Fabius, a annoncé qu’il se rendrait en Iran la semaine prochaine. Même s’il assure qu’il « aura des conversations sur tous les sujets », Laurent Fabius n’oubliera sûrement pas de mentionner lors de son voyage à Téhéran les sujets économiques. Ce voyage du Ministre français sera le deuxième d’un dirigeant étranger après l’accord sur le nucléaire car son homologue allemand s’y est déjà rendu cette semaine. Toutefois, le Ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, souhaite que les entreprises françaises ne se précipitent pas en Iran car il ne veut pas d’une seconde affaire BNP Paribas. La banque avait en effet été condamnée en 2014 à verser 8,9 milliards de dollars d’amende pour avoir fait transiter entre 2004 et 2012 par les Etats-Unis de l’argent au nom de clients soudanais, cubains et iraniens, en violation des embargos contre ces pays.

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