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Que fait l’ONU face à la crise syrienne ?

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Le 4 septembre dernier a eu lieu un événement plutôt rare dans le monde diplomatique : le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a émis un avis personnel sur la conduite de la situation par le Conseil de Sécurité. Il a en effet admis que le Conseil a failli à ses responsabilités envers la Syrie à cause du blocage causé par certains de ses membres. Il pointe directement du doigt la responsabilité de la Russie et de la Chine dans l’échec du conseil.

En 2012 Ban Ki-moon annonçait que le "désastre syrien" menaçait la paix mondiale. L'ONU gère au jour le jour les réfugiés.
En 2012 Ban Ki-moon annonçait que le « désastre syrien » menaçait la paix mondiale. L’ONU gère au jour le jour les réfugiés.

Face à la tragédie qui se joue depuis maintenant quatre ans l’ONU ne s’est pas montré inactive. L’organisation a transformé ses camps dans la région, principalement destinés à accueillir les réfugiés palestiniens, pour assumer les nouveaux réfugiés syriens. Ils sont nombreux et estimés à 11 millions de personnes, la moitié des 22 millions de citoyens qui vivaient dans le pays avant la guerre. La guerre elle-même a tué près de 300 000 personnes. L’intervention du Conseil de Sécurité s’est soldée par un échec sauf au moment de détruire les stocks d’armes chimiques du régime : une action prise en exemple par Ban Ki-moon pour ce le Conseil peut faire quand il s’entend.

Sur la totalité des déplacés, 4 millions résident dans les pays voisins dont 2 millions en Turquie et un million au Liban ce qui représente un tiers de la population du pays. Mais l’ONU a de plus en plus de mal à faire face aux besoins des populations déplacées. En effet, la prise en charge des réfugiés ne fait pas partie des budgets de l’ONU et chaque Etat doit décider s’il donne ou non. Et malgré la cinquième réunion début septembre au Koweit du groupe des principaux pays donateurs pour la Syrie, l’argent manque. Toutes les promesses ne sont pas honorées : un tiers seulement des 7,46 milliards demandés pour la Syrie en 2015 ont été perçus, soit 2,4milliards de dollars. De plus les équipes de l’ONU et les ONG sont gênées par les combats ou attaquées quand elles tentent de ravitailler les réfugiés. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’UNICEF ont dû réduire leurs prestations de ravitaillement et d’éducation élémentaire en conséquence mais continuent à opérer sur le terrain.

Mais l’aspect le plus important est peut-être l’invocation le 8 septembre par deux hauts responsables de l’ONU de la Responsabilité de protéger (« Responsability to protect »).

La Responsabilité de protéger est, comme l’a rappelé Ban Ki-moon, l’obligation que tous les Etats ont reconnue de protéger les populations des crimes internationaux les plus graves. Les Etats du monde ont reconnu cette obligation en adoptant le Document final du Sommet mondial de 2005. Cette obligation change la conception de la géopolitique qui pouvait exister depuis le traité de Westphalie en 1648, en enjoignant les Etats à intervenir dans les affaires des autres si la situation est grave. La présence suspectée et confirmée selon certains médias de troupes russes en Syrie pour aider le régime de Bachar Al-Assad peut laisser supposer que certains ont bien entendu cet appel…

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