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Les pays arabes, futurs investisseurs en Afrique ?

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L’Afrique est aujourd’hui le continent le plus à l’écart de la mondialisation, le plus marginalisé et le moins développé. C’est peut-être un fait, mais sans doute pas une fatalité. Les tentatives de réponses ont été nombreuses, les réussites plus rares, et les entraves au développement africain restent multiples. Non loin de ce continent, l’or noir ruisselle dans la péninsule arabique, où les pétrodollars affluent en quantité. L’idée du président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Jean Ping, déclarant que « les Etats frères arabes disposent de vastes réserves d’épargne, de ressources financières considérables et d’immenses capacités d’investissements », est donc que les pays arabes exportateurs de pétrole investissent directement en Afrique.

C’est dans le cadre du deuxième sommet afro-arabe (33 ans après le premier, au Caire) aux enjeux divers et variés et qui se tient à Syrte, en Libye, que cette idée a émergée. Après autant d’absence au niveau des relations afro-arabes, la volonté de redynamiser ces dernières est plus qu’évidente, et un troisième sommet est d’ailleurs prévu pour 2013. Concernant l’idée d’un investissement arabe en Afrique, plusieurs arguments ont été avancés afin de convaincre les pays arabes. M. Ping a indiqué que l’Afrique constituait un marché d’un milliard d’habitants et possédait les plus grandes richesses minières du monde. Selon Kadhafi, les pertes financières des pays arabes durant la crise, comme par exemple celles de Dubaï, auraient pu être évitées si leur argent avait été investi en Afrique.

Pourtant, malgré déjà quelques organismes présents en Afrique afin de développer l’investissement arabe, tel que la Banque Islamique de Développement (BID), les possibilités d’investissement restent semble-t-il limitées. En effet, les pays arabes ont souffert de la crise financière qui a également provoqué la chute du prix du baril, limitant ainsi les recettes liées au pétrole. En outre, les besoins d’investissement restent très importants dans les pays de la péninsule arabique, qui pensent déjà à l’avenir et à l’ère de l’après-pétrole et tentent donc de diversifier leur économie en utilisant justement ces pétrodollars pour développer des secteurs capables de se substituer à une économie à l’heure actuelle dominée par les exportations d’hydrocarbures.

De plus, les retards de l’Afrique, notamment en termes d’infrastructures, limitent l’attrait de ce continent pour les investisseurs, d’autant que le risque est grand de ne pas récupérer la somme investie à cause d’événements conjoncturels tels que des conflits ou des crises locales. En outre, le marché africain, malgré son importance numérique, est un marché bien peu solvable. Les carences administratives dans de nombreux pays et l’atrophie de certains secteurs, tels que l’industrie, limitent également les possibilités d’investissements en Afrique, au final bien maigres. Seuls quelques pays, tels que l’Afrique du Sud, peuvent se targuer de pouvoir accueillir de façon fiable les investisseurs. Ailleurs, les matières premières constituent, certes, une possibilité d’investissement, mais cela n’est ni nouveau, ni forcément de bon augure pour l’Afrique, ancrée dans les désagréments de telles économies de rente depuis déjà trop longtemps…

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