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Quelles seraient les conséquences régionales d’une « Révolution égyptienne » ?

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Comme on pouvait le penser, l’exemple tunisien est en train de se propager à d’autres pays d’Afrique du Nord. Néanmoins, la chute de l’autocratie familiale de Ben Ali dans une Tunisie laïque n’aurait rien à voir avec celle de Hosni Moubarak en Egypte. L’Egypte a été et est toujours le centre de gravité du monde arabe, le fer de lance du rapprochement avec Israël, l’un des derniers remparts à un radicalisme inquiétant pour ses voisins.

La menace semble se préciser puisque les Frères musulmans, que l’on peut classer comme un parti radical, prennent de plus en plus d’ampleur dans les manifestations. De plus, Moubarak aura du mal à compter sur l’appui des grandes puissances. Ben Ali et lui ont été très rapidement lâchés par ceux qui les défendaient bec et ongle, ceux-là même qui faisaient de la stabilité politique une condition sine qua non d’un appui économique. La Maison Blanche ne cesse désormais d’appeler Moubarak à la retenue, souhaitant une transition politique pacifique. Mais soyons certains que tout nouveau gouvernement sera nécessairement plus hostile aux Etats-Unis et à Israël que celui de Moubarak ne l’était. Le traité de paix conclu avec Israël en 1978 deviendrait très rapidement caduc avec une arrivée des Frères, par exemple.

Les commentateurs américains craignent donc un nouveau 1979, c’est-à-dire une Révolution islamique à l’égyptienne. Certes, les islamistes ne sont pas vraiment majoritaires parmi les manifestants. Mais selon ces mêmes commentateurs, les Etats-Unis se doivent à tout prix de soutenir tout homme politique égyptien défendant un système à l’occidentale, quitte à se débarrasser de Moubarak. Un homme qui a été leur appui majeur dans le monde arabe, acteur du traité de paix avec Israël et soutien à la croisade américaine en Afghanistan et en Irak. Si Obama venait à exprimer publiquement le souhait de voir Moubarak partir, il serait évident que la realpolitik l’emporterait sur les alliances stratégiques. Les autres alliés américains dans la région auraient donc également du souci à se faire…

Les Américains n’ont plus qu’à espérer que la majorité sunnite égyptienne ne suive pas le même mouvement que les chiites iraniens en 1979. L’Iran était lui aussi un allié des Etats-Unis avant de tomber aux mains des religieux. Les mouvements radicaux des pays voisins de l’Egypte n’attendent plus que cela…

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