La Ligue Arabe déjà impuissante en Syrie
Si la situation n’était pas aussi dramatique, on pourrait presque ironiser sur la capacité du régime syrien à faire fi des pressions de ses voisins arabes et à persévérer dans une impasse politique ; le plan de sortie de crise imposé par la Ligue arabe prévoyait, rappelons-le, la fin de la répression, le retrait des troupes stationnées dans les rues, la libération de prisonniers et un dialogue avec l’opposition. C’est une vidéo amateur diffusée sur YouTube par un des opposants au régime qui témoigne de la tuerie perpétrée dans une allée du quartier historique de Bab Amro. « Des bombardements à l’aveugle se poursuivent dans le quartier » selon la voix off. Si les observateurs devaient commencer leur mission mardi, ils ont décidé d’avancer d’un jour leur visite d’observation dans la ville de Homs. Malgré les demandes insistantes de la diplomatie française, ils n’auraient cependant pas pu, d’après le chef de Conseil National Syrien (CNS) bien avare de précisions, travailler ce lundi.
Malgré l’envoi prévu de 150 observateurs de la Ligue, on peut légitimement s’interroger sur l’intérêt d’une mission d’observation censée surveiller l’application d’un plan de sortie de crise qui, si l’on est un tant soit peu réaliste quant à la volonté du régime, ne sera pas respecté par Damas.
Rappelons que la répression a fait plus de cinq mille morts en neuf mois selon les chiffres de l’ONU. Malgré les sanctions économiques imposées à Damas ainsi que sa suspension des instances économiques de la Ligue, le régime n’a jamais interrompu ses exactions. Une rumeur court aujourd’hui, alimentée par le journal israélien Maariv : Bachar Al-Assad aurait discuté avec les autorités russes d’un éventuel exil en Russie. Combien de morts seront encore nécessaires pour convaincre la communauté internationale qu’au-delà de la Ligue arabe, c’est bien l’ONU qui fait preuve d’une totale impuissance face au régime syrien ?