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La mise en place du communisme en Europe centrale et orientale après la Seconde Guerre mondiale

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L'Europe : théâtre de la mise en place d'un monde bipolaire
L’Europe : théâtre de la mise en place d’un monde bipolaire

Lorsque la Seconde Guerre mondiale s’achève en Europe, les Pays d’Europe Centrale et Orientale (PECO) sont sous le contrôle de l’armée rouge soviétique. Selon la déclaration sur l’Europe libérée qui avait été établie lors de la Conférence de Yalta en février 1945 (en présence et avec l’acceptation, donc, de Staline), des gouvernements provisoires se mettent en place dans ces pays. Parfois, des communistes et des socialistes participent à ces gouvernements, mais ceux-ci restent dans un premier temps démocratiques.

Pourtant, en quelques années, l’ensemble des PECO tombent dans l’orbite soviétique, d’autant que l’URSS et Staline jouissent d’un prestige immense lié à leur abnégation face à Hitler. C’est le cas de la Pologne, pays le plus peuplé d’Europe centrale et qui avait longtemps résisté à l’Allemagne nazie, infirmant ainsi la possibilité d’une influence de l’URSS. Mais dès 1946, la Pologne connaît ses premières nationalisations et signe un traité d’assistance mutuelle avec l’URSS. En janvier 1947, Bierut est élu président de la république populaire de Pologne. La même année, c’est Dimitrov qui met en application le modèle soviétique en Bulgarie tandis que le roi de Roumanie abdique en décembre 1947. En avril 1948, une nouvelle république populaire naît alors en Roumanie. En Hongrie et en Tchécoslovaquie, pays traditionnellement plus proches de la démocratie libérale, le processus est encore plus progressif : on a même pu parler de « tactique du salami ». Ainsi, alors que le Parti communiste hongrois ne remportait que 17% des suffrages, il parvint à proclamer la république populaire en 1949 après avoir pris pas à pas le contrôle de toutes les instances du pouvoir. Il en va de même en Tchécoslovaquie : en 1948, lors du Coup de Prague, le Parti communiste tchécoslovaque, avec à sa tête Gottwald et Slansky, prend le contrôle du pays. Dès lors, en 1949, l’expression de Churchill de « rideau de fer » (expression datant de Discours de Fulton en 1946), qui s’étend « de Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique », prend tout son sens et symbolise la frontière entre le monde occidental et le monde soviétique.

Avec l’aide du Kominform, créé en 1947, Staline exerce un contrôle à distance sur toutes les républiques populaires d’Europe centrale et orientale qui reçoivent directement des directives de Moscou. Peu à peu, les attributs du communisme (nationalisations, collectivisation, planification, suspension des libertés, etc.) se mettent en place, parfois avec quelques adaptations. Ces Etats permettent à l’URSS de se doter d’un glacis protecteur à l’égard d’un Occident jugé dangereux et menaçant. Mais certains PECO conservent leur indépendance à l’égard de l’URSS. C’est le cas de la Yougoslavie, dont les partisans de Josip Broz (couramment appelé Tito) ont libéré le pays pratiquement seuls. L’Albanie connaît également le même processus. Enfin, la Grèce, aidé des Britanniques puis des Américains, restera à l’abri du communisme malgré d’importants troubles sociaux.

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