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La Révolution iranienne de 1979

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Manifestation à Téhéran durant la révolution de 1979. On voit ici représenté l’ayatollah Khomeiny, figure de proue de la révolution et instigateur de la République Islamique qui sera officiellement proclamée le 1er avril 1979.

 Le 1er avril 1979, la République islamique est officiellement proclamée à Téhéran.  Cette journée est l’aboutissement d’un soulèvement populaire contre le Shah Mohammad Reza Pahlavi entamé de nombreux mois auparavant.

Le Shah, malade et contesté quitta l’Iran le 16 janvier 1979 et mourut au Caire le 27 juillet 1980. Auparavant, à l’instar de son prédécesseur et père, le Dr.Mossadegh, le Shah avait enclenché un processus de modernisation de l’Iran. Dans un pays particulièrement attaché aux traditions, le Shah créé une société faite de contradictions puisqu’il décide de la moderniser s’appuyant sur le modèle occidental : expropriation de terres agricoles, émancipation de la femme, régulation religieuse, amélioration de l’éducation, des routes, instauration de coutumes occidentales, etc.

Pour autant, l’Iran reste un pays pauvre dont la majorité de la population n’est pas prête à accueillir à bras ouverts les changements instaurés par le souverain. Son système détient en fait toutes les caractéristiques d’une économie rentière : à mesure que les rentes pétrolières augmentent, les inégalités sociales croissent, et seuls les proches du Shah en profitent. L’argent engendré est redistribué en grande partie vers l’armée, le Shah souhaite que son pays devienne la cinquième puissance militaire à l’époque. La chute  du souverain sera davantage vécue comme un soulagement qu’un traumatisme.

Le 1er février 1979, le guide suprême de la révolution, l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, revenu d’un exil long de quinze ans, prend le pouvoir en Iran, pour principalement  contrer l’occidentalisation engagée par le passé. Au départ peu transparente, l’ambition du nouveau régime va peu à peu prendre forme et tendre vers les extrêmes.

Officiellement proclamée le 1er avril 1979, la République islamique cherche des ennemis pour mieux se consolider qui seront, principalement, les Etats-Unis et l’Irak. Cette République théocratique se veut le plus fidèle représentant de l’anti-américanisme poussé à son paroxysme. En novembre 1979, l’ambassade américaine à Téhéran est prise de force (après que le président J.Carter a accueilli le Shah en exil), les otages seront libérés en 1981. Les quelques principes démocratiques restant seront vite étouffés par l’autoritarisme religieux. Le régime de l’ayatollah devient exclusivement religieux, le président laïc Abolhassan Bani Sadr est destitué le 21 juin 1981 ; quant au Tudeh (parti communiste), il est dissous le 4 mai 1982, la gauche iranienne suivra en 1986.

Pour amorcer la guerre Iran-Irak (1980-1988), Khomeiny se dirige aux chiites d’Irak, (60% de la population sous un gouvernement sunnite) afin qu’ils se soulèvent contre le régime de Saddam Husein. Utopiquement engagé dans un prosélytisme censé convertir le monde musulman au chiisme, Khomeiny se cassera les dents avec cette guerre qui ne désignera que des perdants. L’exportation de sa révolution n’aura pas lieu, ou à une échelle beaucoup plus réduite (Liban) que dans ses projets.

La mort de l’ayatollah Khomeiny ne sonna pas le glas de la fin de l’islamisme radical en Iran, loin de là. L’héritage est lourd à porter pour l’Iran qui se retrouve avec un système économique détérioré et une société quelque peu traumatisée par ce régime autoritaire.

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