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1973 - 2000

La crise du peso mexicain, première crise financière du XX° siècle ?

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En 1994, le Mexique plongeait dans une crise, celle du peso mexicain, appelée couramment crise « Tequila », et considérée par l’ancien directeur du FMI, Michel Camdessus, comme la première crise financière du XX° siècle, présageant des crises thaïlandaise (1997), russe (1998), brésilienne (1999), argentine (2000) et turque (2001).

La première crise financière du XX° siècle ?
La première crise financière du XX° siècle ?

Jusqu’en 1993, le Mexique voit affluer les investissements, notamment américains, du fait son adhésion au GATT en 1986, de l’ajustement du peso mexicain avec le dollar américain selon une parité fixe, et de de taux d’intérêts très attrayants pour les investisseurs. Cet afflux de capitaux vient alimenter une explosion des crédits dirigés à l’ensemble des acteurs économiques mexicains. Alors que l’instabilité politique se fait sentir (l’insurrection zapatiste est déclenchée janvier 1994 et précède plusieurs meurtres pour des raisons politiques), la compétitivité économique du Mexique est mise à mal par une monnaie qui apparaît alors très surévaluée. Dans le même temps, l’inflation fait rage, mais le gouvernement en place, à l’approche des élections présidentielles, se garde bien de prendre le risque d’une dévaluation aux conséquences non négligeables pour la population.

La « faute de décembre » et ses répercussions

Néanmoins, contrairement au gouvernement précédent, le nouveau président, Ernesto Zedillo, décide dès son élection en décembre 1994 d’une dévaluation du peso de 15%, lançant un signal très négatif aux investisseurs : c’est la « faute de décembre ». Le peso ne cesse alors de se dévaloriser, tandis que les investisseurs retirent leurs capitaux du pays, et perd 50% de sa valeur. Cette dévaluation plonge alors le pays dans une forte crise, le gouvernement précédent ayant émis des bons du Trésor à court terme (3 mois) en dollars, et les banques devenant totalement insolvables… Les Etats-Unis (premier partenaire commercial du Mexique), présidé alors par Bill Clinton, et le FMI apportèrent alors leur aide financière (environ 50 milliards de dollars au total) en échange de contreparties macroéconomiques : le Mexique dut notamment adopter un programme de réduction de déficit de la balance courante.

Les conséquences sociales à court terme furent extrêmes et rappellent celles des crises qui ont suivi : les investissements s’effondrent, les déficits augmentent, le taux de chômage triple, le PIB mexicain chute (de 7% en 1995), la pauvreté augmente fortement d’autant que l’inflation a mis à mal  le pouvoir d’achat… Par la suite, cette crise se répercuta ailleurs en Amérique du Sud (Chili, Brésil, Argentine notamment) et eut pour effet de remettre au goût du jour la taxe Tobin et de lancer le développement des premiers « modèles de prédiction » destinés à prévenir ce type de crise. De son côté, le Mexique put finir de rembourser ces emprunts dès 1997 et put retrouver le chemin de la croissance via notamment le développement des maquiladoras.

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