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L’ASEAN : une puissance mondiale en devenir ?

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Forte de plus de 550 millions d’habitants, représentative de près de 2% du PIB mondial, l’ASEAN – Association of Southeast Asian Nations – est une puissance sur laquelle il faudra désormais compter.

Fondée en 1967 à Bangkok, l’ASEAN recense à ce jour dix membres permanents, sans compter le Timor oriental qui pourrait bien d’ici 2015, rejoindre l’organisation

Fondée en 1967 par cinq pays d’Asie du Sud-Est, les Philippines, la Malaisie, Singapour, la Thaïlande et l’Indonésie, l’organisation a vu son influence croître au fil des années, rassemblant les alliés et multipliant les accords commerciaux. Instituée dans un contexte de Guerre Froide, celle-ci a également supposé la mutation de sa mission première et l’évolution de sa nature constitutive : à l’origine mise en place afin de lutter contre l’expansion communiste alors menaçante, celle-ci tente aujourd’hui d’instaurer une coopération durable entre ses membres et d’inscrire un développement pérenne dans la région. Mais depuis les années 1980, ce développement doit prendre en compte un nouvel agent : l’élargissement de l’entente.

En 1984, le Brunei devient le sixième membre de l’ASEAN, quelques jours à peine après son indépendance. Imité, celui-ci est suivi en 1995 par le Vietnam, puis par le Laos, la Birmanie et enfin le Cambodge en 1999. Aujourd’hui, un onzième pays tente de rejoindre l’institution : le Timor oriental. D’ici 2015, date probable de la dite-adhésion, l’organisation pourrait donc bien s’étendre à nouveau, mais cet élargissement pose problème.

A l’instar de l’Europe, un tel dessein n’est pas sans risques. Depuis la crise financière et économique asiatique de 1997-1998, la région semble connaître une forte croissance et un développement économique indéniable, mais ces avancées sont confrontées à des problèmes de divisions entre les pays fondateurs et les nouveaux arrivants : les disparités entre les deux groupes sont nombreuses, tant au niveau politique qu’économique, c’est pourquoi l’arrivée de nouveaux membres au sein de l’organisation doit être considérée avec parcimonie. En ce sens, le prochain sommet de l’ASEAN prévu le 21-23 octobre 2011 à Bali sera décisif.

Mais au final, le bilan de l’ASEAN est clairement positif : celle-ci a su être la garante d’une coopération régionale assurée, et poursuit encore aujourd’hui sa dynamique ascendante. Composée d’une présidence tournante, l’ASEAN connaît malgré tout un renforcement de ses relations politiques et commerciales à l’étranger; ainsi l’Union Européenne est-elle le deuxième marché d’exportation pour l’organisation derrière les États-Unis. Quant à la Chine, au Japon et à la Corée du Sud, ceux-ci participent tous trois à l’ASEAN Plus Trois, une rencontre crée en 1995 à Singapour entre les trois pays et l’organisation et se tenant durant chaque sommet de l’ASEAN.

Forte de ses performances économiques et politiques, l’ASEAN a donc encore de beaux jours devant elle. Lors du sommet de Bali en octobre 2003, un accord avait été fixé : le « Concord » de Bali II. Ambitieux, celui-ci projetait la tenue de plusieurs objectifs, eux-mêmes établis à partir de trois piliers : une communauté de sécurité, une communauté économique et une communauté socioculturelle. Si comme jusqu’alors ces serments sont couronnés de succès, alors émergera sans aucun doute, la toute première communauté des nations d’Asie du Sud-Est.

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