Un fiasco de plus sur l’environnement à Cancun
Dernier jour de la rencontre organisée par l’ONU sur le climat, à Cancun (Mexique). Mais une rencontre pour du beurre, une fois de plus. Malgré les voeux des pays en développement, le Japon et la Russie n’ont pas souhaité de nouvelles baisses des émissions de gaz à effet de serre, ce qui a été pourtant décidé depuis 1997 et le Protocole de Kyoto. Il en est de même pour le « Green Fund » (que l’on peut difficilement traduire autrement que par « Fond écologique »), censé rassembler et distribuer cent millions de dollars par an afin de lutter contre le réchauffement climatique. Cette proposition, aussi louable soit elle, n’a même pas été discutée à Cancun (du moins sur le fond), puisque les principaux pays ne se sont pas mis d’accord sur l’organisation qui devait être à la tête du projet (la Banque Mondiale ou pas).
Il semble donc que Cancun soit un échec de plus dans la lutte contre le changement climatique. Rien n’est fait contre la déforestation, et plus généralement, rien n’est fait pour que les plus petits pays puissent s’adapter et lutter eux aussi contre le changement climatique. Tout cela donne l’impression d’un profond désintérêt pour la question. Mais en réalité, les intérêts apparaissent tellement contradictoires entre ces différents pays, qu’il serait finalement très surprenant qu’un consensus général soit établi sur la question. A vrai dire, seules de petites avancées sont possibles. Mais une grande réforme mondiale (comme celle voulue sur la finance par exemple) relève plus du mythe que de la réalité. Vient donc la question du futur de ces pourparlers. Doit-on avoir 190 pays à une même table pour régler les débats sur le changement climatique ? Une réforme région par région ne serait-elle pas plus appropriée (ou efficace) ?
Il est évident, en tout cas, qu’une seule réunion ne pourra résoudre le problème environnemental, si problème il y a. Les opinions publiques ont été entourées par l’optimisme général régnant avant Copenhague, et la détresse (elle aussi générale) peu après. La solution réside surement dans les initiatives individuelles (populations, entreprises, etc.). Celles-ci ont compris que le traité successeur de Kyoto n’arriverait probablement pas dans un avenir proche. Elles ont aussi compris que la défaillance de leadership à l’échelle mondiale (sur la question environnementale) empêchait tout consensus. Mais pour reprendre les mots de Mme Williams, représentante de l’île de Grenade, « les actions individuelles ne peuvent se substituer à la gouvernance internationale ». Un constat, qui, malheureusement, n’augure pour l’instant rien de bon.
EDIT 11 décembre : l’accord final à Cancun inclut le Green Fund. Mais beaucoup trop de questions restent malgré tout en suspens