Durban : une conférence sur le climat aux modestes ambitions
Ce dimanche 11 décembre 2011 s’est achevée la 17e conférence des Nations Unies sur le climat à Durban au terme de laquelle les différents pays représentés sont parvenus à se mettre d’accord sur le respect d’un nouvel objectif commun : la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2015.
Les négociations auront duré plus de dix jours : lundi 28 novembre 2011 s’est ouverte la 17e conférence des Nations Unies sur le climat à Durban en Afrique du Sud, réunissant pas moins de 190 pays sur la question du réchauffement climatique et prolongeant à ce titre la conférence de Cancún organisée au Mexique en décembre 2010. Établie dans le cadre du protocole de Kyoto débuté en 1997 et entré en vigueur en 2005, la conférence de Durban n’épargne aucun pays : pour la toute première fois de l’histoire de la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) tous les pays représentés sont concernés par les dispositions, y compris l’Inde et les États-Unis qui avaient tous deux refusé de ratifier le Protocole de Kyoto en 1997. En attendant la signature d’un nouvel accord mondial prévu pour 2015, les différents pays représentés se sont ainsi engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2015 dans le cadre d’un pacte environnemental global adopté hier matin.
Le Fonds vert pour le climat promis par les différents pays développés lors de la conférence de Cancún de l’année dernière a également été officialisé : financé par les pays développés, celui aura pour but d’aider les pays en développement à faire face au changement climatique, le mécanisme de financement restant néanmoins encore à prévoir.
A un an de l’échéance de la première période d’engagements du Protocole de Kyoto, la conférence de Durban rassure donc les esprits puisque celle-ci a permis d’éviter un vide juridique entre les deux périodes d’engagement que redoutait tant la plupart des pays représentés. Mais passé ce soulagement diplomatique le bilan de la conférence de Durban reste mitigé :
Bien que l’accord établi ce dimanche 11 décembre 2011 à Durban contraint les plus gros pays pollueurs à réagir, celui-ci reste modeste, ne concernant à peine que 15% des émissions de gaz à effet de serre mondiales et excluant de ses clauses le Canada, la Russie ou encore le Japon.
D’autant plus que ces contraintes sont faibles : malgré la pression de l’Union Européenne et la mise en place d’une « feuille de route » organisant la signature d’un nouvel accord mondial à l’horizon 2015, l’accord n’est pas « juridiquement contraignant » : ainsi Climate Action Tracker, un organisme d’évaluation scientifique américain a-t-il signifié à l’issue de la conférence que « le monde reste sur une trajectoire d’un réchauffement supérieur à 3°C avec les conséquences très graves qui en découlent ».
La prochaine conférence des Nations Unies sur le climat se tiendra l’année prochaine au Qatar, à ce jour plus grand émetteur de CO2 par habitant au monde.