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L’Espagne des années 1970 : entre crise économique et transition politique

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Franco (à gauche) et Juan Carlos (à droite)
Franco (à gauche) et Juan Carlos (à droite)

Au début des années 1970, la situation économique de l’Espagne est peu reluisante par rapport à ses voisins européens. Les vingt ans d’autarcie, de 1939 à 1959, ont empêché le développement du pays, tout comme le fort protectionnisme établi. Par ailleurs, le choc pétrolier de 1973 ébranle fortement l’Espagne (forte importatrice de ressources énergétiques) qui doit faire face à une sévère récession et une inflation forte. Mais les mesures prises à cette époque sont brouillonnes et inefficaces, la priorité pour l’Espagne étant alors de s’ouvrir peu à peu à la démocratie. La crise fut donc plus profonde et plus longue qu’ailleurs en Europe. Les déficits publics augmentèrent fortement, le repli des exportations se fit durement ressentir et la crise mit fin au plein emploi.

En effet, dans les années 1970, l’Espagne connait une période d’incertitude politique majeure : alors que le Général Franco détient le pouvoir depuis 1939, la nomination de Carlos Arias Navarro au poste de Premier Ministre en 1974 fut la première étape vers une transition politique. En octobre 1975, le prince Juan Carlos devient le chef de l’Etat, un peu plus d’un mois avant la mort de Franco. Couronné roi, il nomme Adolfo Suarez à la place de Carlos Arias Navarro après la démission de ce dernier, en 1976.

Ce n’est que peu après, à la suite d’un référendum où les Espagnols purent exprimer leur souhait d’une profonde transition, que la démocratisation du pays commença. Les partis furent autorisés, tout comme les syndicats, et certains droits (comme le droit de grève) furent rétablis. Et en 1977, Adolfo Suarez, à la tête de l’Union du Centre Démocratique (UCD) nouvellement créée et qui remporta les premières élections parlementaires, s’engagea dans un second mandat.

Pacte national et adoption d’une Constitution

Ce n’est qu’à partir de 1977, une fois un minimum de stabilité politique atteint, que l’Espagne put faire face à la crise. La dévaluation de 20% de la monnaie espagnole, la Peseta, permit de relancer les exportations et l’activité économique. En octobre 1977, le « Pacte de la Moncloa » fut l’occasion d’un accord entre le gouvernement, les principaux partis et les syndicats afin de déterminer les contours de la transition politique et les mesures à prendre pour faire face à la crise. Une politique fiscale stricte fut mise en place, le développement de technologies (afin d’augmenter la productivité) devint une priorité, tout comme l’investissement privé.

En conséquence, dès 1978, des signes positifs se firent ressentirent dans l’économie espagnole. L’inflation fut enfin contrôlée, tandis que les réformes fiscales générèrent d’importantes rentrées d’argent dans les caisses de l’Etat. Le commerce international, suite à la dévaluation de la Peseta, s’améliora également. Ce contexte économique favorable permit à l’Espagne d’adopter sereinement sa Constitution, le 6 décembre 1978 par référendum.

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