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La France de 1924 à 1929 : de l’échec du Cartel des Gauches au Franc Poincaré

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Menant une politique pro-cléricale et opposée à l’extension de la séparation de l’Eglise et de l’Etat dans les territoires de la Moselle et de l’Alsace récupérés lors de la Première Guerre mondiale, le Bloc national doit faire face au retrait des radicaux du gouvernement. Ces derniers s’allient à la SFIO en 1923, séparée de sa branche révolutionnaire lors du Congrès de Tours en 1920, et forme alors le « Cartel des Gauches ».

Une affiche électorale de 1928 appelant à voter contre la gauche
Une affiche électorale de 1928 appelant à voter contre la gauche

Ainsi, les élections de 1924 voient une coalition de gauche constituée de la SFIO et des radicaux remporter la victoire. Un radical, Edouard Herriot, devient président du conseil. Désireux d’appliquer les lois laïques de 1905, il souhaite mener une politique anticléricale : cependant, face à l’hostilité des catholiques et craignant la montée des mouvements indépendantistes en Moselle et Alsace, il doit renoncer à ses projets. Sur le plan international, en août 1924, le Cartel des Gauches accepte le plan Dawes, qui réévalue à la baisse les réparations de guerre imposées à l’Allemagne. En échange, le gouvernement fait évacuer la Ruhr en 1925. Edouard Herriot reconnaît également symboliquement l’URSS à l’automne 1924.

Une situation économique qui précipite la chute du Cartel…

Sur les questions économiques, cependant, le Cartel des Gauches est divisé. Herriot, peu à l’aise dans le domaine, ne parvient pas à redresser la situation économique de la France, endettée. La valeur du Franc s’effondre du fait d’une multiplication des prêts et des avances à la Banque de France, toujours entre les mains des « 200 familles ». L’inflation, par conséquent, augmente très fortement. Herriot brandit la menace d’un impôt sur le capital qu’il ne créera jamais et provoque une panique des milieux bancaires et financiers. Face à ces difficultés, il est obligé de démissionner, tout en dénonçant le « Mur d’argent » qu’il considère à l’origine de l’aggravation des difficultés financières du pays.

Alors que le pays est au bord de la faillite, le Président Gaston Doumergue rappelle Raymond Poincaré en tant que Président du Conseil et Ministre des Finances : ce dernier forme un cabinet d’union nationale réunissant les droites et les radicaux. D’importantes mesures fiscales qu’il initie permettent à la France de redresser ses comptes publics et de rembourser sa dette. Grâce à la popularité de Poincaré et à des premiers résultats encourageants, la droite, alliée au centre, remporte les élections législatives de 1928. Poincaré combat l’inflation et met en place une politique d’austérité tout en voulant éviter l’erreur de Churchill, qui est d’avoir rétabli la convertibilité de la Livre sterling à sa parité d’avant-guerre, portant un coup fatal aux exportations et à l’économie britanniques. Malgré la réticence d’une droite conservatrice, il établit finalement le Franc Poincaré en 1928, dévalué de 80% par rapport au Franc Germinal. Il restaure ainsi la convertibilité du Franc en or et la confiance des investisseurs, dopant la croissance du pays au moment où les Etats-Unis sombrent dans la crise. Ainsi, en 1929, la France baigne dans la prospérité…

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