Pierre Mendès France – Biographie
Pierre Mendès France est né à Paris le 11 janvier 1907. Esprit brillant, il obtient son baccalauréat à 15 ans et poursuit ses études à la faculté de droit et à « Sciences Po ». A 21 ans, il devient le plus jeune avocat de France. Passionné par les questions économiques, il soutient également une thèse en 1928 sur la politique de redressement du franc de Raymond Poincaré, critiquant les conséquences économiques et sociales d’une telle politique.
Il s’intéresse rapidement à la politique. En effet, parallèlement à ses études, il devient un fervent militant de la Ligue d’action universitaire républicaine et socialiste (LAURS), un mouvement étudiant d’opposition à l’extrême-droite. Promis à un brillant avenir politique au Parti radical (il est élu député dès 1932 et maire de Louvois à partir de 1935), il soutient le gouvernement Front Populaire et s’associe notamment à Léon Blum pour élaborer un projet de réforme économique ambitieux mais qui sera rejeté par le Sénat.
Lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclate, il se bat dans l’aviation et demande une affectation au front. Refusant la capitulation de la France, il tente de se rendre en Afrique du Nord pour continuer le combat mais est arrêté par les autorités de Vichy et condamné à 6 ans de prison. Il s’évade et réussi à rejoindre les Force aériennes françaises libres à Londres. Ses compétences lui permettent de se faire une place non négligeable dans le Gouvernement provisoire français, dirigé par De Gaulle. Mais suite à des désaccords sur la politique économique, il démissionne. La carrière de Mendès France prend alors un tournant plus international. Il représente la France aux accords de Bretton Woods (1944) mais échoue à empêcher la mise en place d’un monopole américain. Suite à cela, il sera nommé à la BIRD, au FMI et Conseil économique et social des Nations Unies.
Après la guerre, il retrouve la vie politique française et les mandats locaux qu’il avait du abandonner. Il devient un opposant virulent à la guerre d’Indochine. Investi président du Conseil de la IV République le 18 juin 1954, quelques semaines après la défaite de Dien Bien Phu, il se donne pour objectif de faire la paix avec l’Indochine et plus généralement régler les problèmes coloniaux de l’après-guerre, mais aussi rationnaliser le régime chaotique de la IV République et prendre position sur les balbutiements de la construction européenne. Il aura mené à bien la plupart de ces objectifs : accords de Genève de 1954 sur la question de l’Indochine ou encore négociations avec la Tunisie. Toutefois, les questions de l’Algérie et de la construction européenne (à laquelle il est défavorable) lui feront perdre le soutien de la Chambre des députés. Son gouvernement est renversé le 5 février 1955, sept mois et demi après sa mise en place.
En 1956, il prend la tête du Front républicain, coalition qui réunit les radicaux, les socialistes et l’USDR (le parti de François Mitterrand) mais échoue à moderniser le Parti radical. Cela ne l’empêche pas de s’opposer une nouvelle fois à De Gaulle en 1958 en ce qui concerne cette fois la constitution de 1958 qui donne naissance à la V République. S’apercevant que l’opposition à De Gaulle est très morcelée, il choisit d’adhérer au PSA (Parti Socialiste Autonome) et abandonne le Parti Radical. Il s’opposera encore au fondateur de la V République sur l’indépendance de l’Algérie ou le référendum sur l’adoption du suffrage universel direct (1962). Il soutiendra également François Mitterrand à des élections présidentielles de 1965 et de 1981.
En 1968, il est battu aux élections législatives. Gravement malade, il se retire de la vie politique française, à partir de 1972, et choisit d’œuvrer pour la paix au Proche-Orient. Il s’éteint en 1982 à Paris.