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Les cycles de Kondratiev

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Economiste russe, Kondratiev met en évidence dans son ouvrage intitulé Les vagues longues de la conjoncture, publié en 1926, des cycles d’une durée bien plus longue que celle des cycles de Juglar, ceux-ci ayant une durée moyenne de 8,5 ans. En effet, les théories de Kondratiev, qui s’appuient sur des données concernant l’économie des pays occidentaux, font apparaître des cyclées d’environ un demi-siècle. Ces cycles sont décomposables en trois périodes distinctes qui se répètent.

La première étape, qui dure une vingtaine d’années, correspond à une phase d’expansion et de croissance. Les investissements sont importants d’autant que la concurrence entre les entreprises et fortes. Pourtant, l’accélération de l’économie provoque une lutte pour attirer les investissements, ce qui conduit à une hausse des taux d’intérêt et donc des prix.

La deuxième phase dure environ dix ans et correspond à une stagnation de l’activité économique, liée notamment à un début de saturation des marchés ou à un trop-plein d’infrastructures. Cela génère alors une absence de possibilités pour les investissements, d’où une baisse des taux d’intérêts qui poussent les investisseurs potentiels à spéculer.

Enfin, la dernière étape est une phase de récession. La saturation des marchés est due à un excès d’offre qui surpasse la demande des consommateurs. La baisse taux d’intérêt est à l’origine d’une chute des prix, et la spéculation entraine des crises bancaires et financières. Les entreprises les plus faibles disparaissent alors, purgeant ainsi l’économie de ses éléments les plus faibles, tout ceci pouvant prendre jusqu’à une vingtaine d’années. Par la suite, et en baissant les prix unitaires de production, les entreprises peuvent alors relancer la production, annonçant ainsi un retour à une phase ascendante.

Illustration d’un cycle de Kondratiev
Illustration d’un cycle de Kondratiev

Kondratiev a ainsi analysé l’existence de deux cycles : 1790-1849, avec un retournement entre 1810 et 1817, et 1850-1896, avec un retournement entre 1870 et 1875. Selon lui, 1897 marquait donc le début du cycle suivant, cycle dont il ne verra pas la fin. En effet, sa théorie, qui met en évidence des cycles dans le capitalisme, s’oppose à celle des marxistes, qui prédisent un effondrement inévitable du capitalisme, d’où sa déportation dans les camps du goulag. Dans les années 1950, le Français François Simiand a proposé de renommer la phase ascendante en « phase A » et la phase descendante en « phase B ». Si la théorie de Kondratiev diffère de celle de Juglar, on peut néanmoins conférer à ces deux théories une certaine réalité : d’ailleurs, les phases de récession des « business cycles » sont bien plus graves et marquées lorsqu’elles sont en phase B.

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