Le modèle Uppsala : un outil puissant au service des entreprises
Afin de s’internationaliser, une entreprise, peut recourir à plusieurs moyens dont le plus courant est l’exportation aussi bien directe – vente des produits par l’entreprise elle-même directement à l’étranger – qu’indirecte – l’entreprise fabrique dans son pays d’origine mais vend sa production à l’étranger grâce à des sociétés spécialisées. Très souvent cette internationalisation, suit une ou plusieurs théorie(s) bien spécifiques en fonction des objectifs de l’entreprises ou dans le cas de la Russie de l’Etat.
Le modèle Uppsala a été créé dans les années 1970, plus précisément en 1975 par Johanson et Wiedersheim-Paul à l’Université du même nom. Ce modèle éponyme cherche à apporter une réponse concrète à deux questions pour toute firme souhaitant s’internationaliser, à savoir,
Dans un premier temps quel pays ou bien marché faut-il choisir ? Puis, quelle modalité d’expansion faut-il choisir pour s’intégrer dans le pays ?
Ainsi, le modèle Uppsala se caractérise par une expansion internationale progressive des firmes. De facto, cette expansion stratégique a pour principal objectif la réduction des incertitudes concernant les marchés étrangers afin de pouvoir s’implanter en toute facilité. Cela signifie que la firme s’appuie sur des connaissances liées à ses précédentes expériences et tentatives dans les autres pays/marchés. Le modèle Uppsala offre donc une internationalisation par étape, au nombre de quatre, liées les unes aux autres ; la seconde étape ne peut pas avoir lieu sans l’accomplissement de la première.
Etape 1 : niveau d’engagement sur les marchés étrangers.
Etape 2 : connaissance des marchés étrangers.
Etape 3 : décisions d’engagement à l’international
Etape 4 : résultats des opérations d’engagement
Pour résumer, au stade initial du processus d’internationalisation, l’entreprise opère dans des marchés voisins à faible distance psychique. Ces marchés, qualifié comme étant de faible distance psychique, ont des caractéristiques proches de celles du marché domestique, ce qui réduit fortement les risques.
Pour les entreprises comme pour les pays dans le cas des entreprises nationales, ce modèle est un outil puissant. En effet, il permet dans un premier temps l’expansion des idées et des valeurs du pays d’origine pour les entreprises nationales. Dans ce cadre, le terme « expansion » revêt une double signification, se traduisant par une définition au sens propre ainsi qu’une autre au sens figuré, mais, en outre, concerne plusieurs domaines : l’expansion peut concerner la croissance territoriale ou bien une croissance plus abstraite ou symbolique. Dans ce contexte, il est normal de se référer à l’expansion de l’économie ou de l’expansion culturelle.
Prenons l’exemple de l’entreprise russe Vimpelcom, spécialisée dans le domaine de la téléphonie mobile et des télécommunications. La compagnie est déjà présente sur plus de 25% du territoire russe. Elle fournit des services de qualité à travers une entreprise nationale appelée Beeline. Il faut savoir qu’à l’intérieur du marché de la Fédération de Russie, la pénétration de ce type de compagnie est déjà de 130%. De facto, Vimpelcom a décidé de focaliser sa stratégie ainsi que ses ressources sur les pays de la CEI -Communauté des Etats Indépendants. La première étape en dehors des frontières nationales fut faite en 2004 avec l’acquisition de KaR-Tel, plus connu sous le nom de K-Mobile ou bien Excess, un opérateur de téléphonie mobile situé au Kazakhstan. Cette étape s’est révélée être très bénéfique pour Vimpelcom car cela lui a permis d’accroître son nombre de clients de 860 000 personnes. L’année suivante, Vimpelcom acquiert à hauteur de 100% un autre opérateur de téléphonie mobile mais cette fois-là situé en Ukraine. Les pays de la CEI étant tous des anciens membres de l’URSS, la distance psychique entre eux et la Russie est donc minime ; les pays partageant la même langue, la même culture et un passé commun, facilitant la compréhension des besoins des habitants. Deux années depuis son début d’internationalisation, Vimpelcom est présent dans l’ensemble des pays de la CEI et conforte sa position de leader en développant de nouvelles offres afin de ne pas perdre de clients. Depuis 2009, l’entreprise s’intéresse aux pays ayant une distance géographqiue plus grande mais dont la distance psychique reste encore faible en s’implantant par le biais de Joint-Venture au Laos ou au Camboge.
NB : toutefois, depuis 2009, l’entreprise n’est plus basée en Russie mais à Amsterdam et a procédé au cours de l’année 2017 a un changement de nom, s’appelant désormais VEON.