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HealthMap et l’extraction de données épidémiologiques sur Internet

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Ces dernières années les études épidémiologiques ont révélé l’impuissance des systèmes de surveillance face à la multiplication des épidémies. La propagation du virus Ebola qui a sévi en Afrique de l’Ouest en 2014 et 2015, ou l’épidémie de fièvre Zika en Amérique en 2016 sont des exemples criants. L’enjeu étant d’ordre mondial, les chercheurs et professionnels de la santé se tournent vers de nouveaux canaux de collecte d’informations, analysant les flux de données Internet. Créé en 2006, HealthMap est un programme de cartographie en ligne développé par des chercheurs de l’hôpital pour enfants de Boston et de l’université d’Harvard.

Un nouvel enjeu pour l’OMS

HealthMap s’appuie sur une somme colossale d’ informations épidémiologiques issues des réseaux sociaux, des blogs, des sites gouvernementaux et des organisations de santé internationales. Grâce à sa puissante force de calcul, HealthMap a pu tirer la sonnette d’alarme lors de l’épidémie de choléra en Haïti, neuf jours avant l’annonce officielle faite par l’Organisation Mondiale de la Santé. Les études montrent que de tels systèmes de gestion peuvent détecter les signes d’une épidémie naissante, en particulier dans les zones où la surveillance de la santé publique est limitée. Ces systèmes sont un atout pour les pays n’ayant pas les ressources humaines et financières.

En effet les systèmes traditionnels de surveillance s’appuient uniquement sur les données transmises aux autorités sanitaires par les professionnels de la santé. A l’inverse les sources plus informelles de collectes de données comme HealthMap ont l’avantage de localiser des menaces infectieuses en temps réel et permettent une intervention rapide des autorités sanitaires.

Résilience des systèmes de surveillance numérique : la maladie X en perspective

Dès lors, les systèmes de surveillance traditionnels doivent être couplés avec des ensembles de données pour parer à toute épidémie. Les flux de données Internet récoltées ne sont pas dépourvues d’imperfections: elles peuvent manquer d’identificateurs démographiques clés tels que l’âge et le sexe. En effet, certaines catégories de personnes sont sous représentées comme les nourrissons, les enfants et les personnes âgées.

Le manque de systèmes de surveillance dans les zones affectées par des épidémies a, à la fois réduit la capacité de créer des contre-mesures locales, et, accru le risque de propagation à l’échelle mondiale. L’Organisation Mondiale de la Santé s’est prononcée sur l’importance de mettre en place des programmes de résilience. A ce titre la surveillance numérique pourrait représenter une approche viable et peu coûteuse. D’autant plus qu’en février 2018, l’OMS a publié la liste annuelle des maladies prioritaires, et fait notamment mention d’un agent pathogène encore inconnu mais dont l’apparition serait inexorable : la « maladie X ». Cela rend essentielle l’utilisation des technologies dans la gestion des pandémies mondiales .

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