L’économie indienne de 1950 à nos jours (2/2)
Après quarante ans d’industrialisation fondée sur une politique de substitutions aux importations, les difficultés de l’Inde au tournant des années 1990 l’obligèrent à se ranger du côté de la libéralisation prônée par le FMI.
En construisant 16 universités de haut niveau, peut-être au détriment de l’école primaire, l’Inde fit le pari de se développer sur le plan de l’informatique et des technologies. De nombreuses entreprises, notamment américaines (Ernst & Young, General Electric, etc.), décidèrent de sous-traiter leurs technologies de l’information en Inde, profitant notamment du décalage horaire pour permettre des services 24h/24. Dans le même temps, des entreprises indiennes se développaient également : Tata Consultancy Services, Wipro, Infosys… Mais la faiblesse des infrastructures, dont le développement était rendu difficile par le poids de la dette, et les difficultés pour les entreprises étrangères de se développer en Inde (l’entreprise privée étant encore très contrôlée) retardaient le décollage de l’Inde, à l’inverse de celui de la Chine. Certes, le fameux quadrilatère d’or devait améliorer les transports entre Delhi, Calcultta, Chennai et Mumbai. Mais la bureaucratie indienne, qui allait de pair avec une importante corruption, rendait difficiles les investissements étrangers.
Une croissance forte mais décevante
Pour réduire les ingérences de l’Etat, et donc la corruption, beaucoup voyaient la privatisation comme la réponse aux maux indiens. Le dixième plan indien, commencé en 2002, entreprit donc de rendre peu à peu possible les privatisations afin de développer la croissance économique du pays, à l’exception de certains secteurs jugés sensibles (défense, énergie atomique, chemins de fer). Pour autant, la plupart des entreprises dénationalisées furent achetées par d’autres entreprises indiennes. Bien souvent, ces entreprises purent croître bien plus vite qu’en appartenant à l’Etat. Pourtant, malgré ces privatisations, l’Etat indien continuait de souffrir économiquement, notamment du fait d’une difficulté à récolter taxes et impôts.
Néanmoins, en 2003, l’Inde connut pour la première fois depuis 24 ans une balance commerciale positive. Sur les dix années précédentes, l’économie indienne bénéficia d’une croissance moyenne de 6% par an. Pourtant, l’Inde connaissait une croissance quelque peu décevante par rapport à son voisin chinois, le contexte économique n’étant pas aussi propice aux affaires. Les tensions sociales, qu’elles soient religieuses ou à cause du Cachemire par exemple, détournaient également le gouvernement de son objectif d’atteindre les 8% de croissance annuelle.