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La Bolsa Familia brésilienne, un programme social en danger

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Inspiré du programme mexicain Oportunidades, la Bolsa Familia a été mise en place au Brésil au tout début de la présidence de Lula (2003-2011) en 2004. C’est un programme social conditionnel destiné à soutenir les familles les plus pauvres. Conditionnel, car pour en bénéficier, les familles doivent s’assurer que leurs enfants vont à l’école, en plus d’autres exigences médicales. Un brésilien sur quatre en bénéficie.

La Bolsa Familia est un programme social brésilien mis en place sous Lula
La Bolsa Familia est un programme social brésilien mis en place sous Lula

L’élection de Lula en 2003 sonne comme une promesse incroyable pour toutes les populations défavorisées du Brésil. Il est le premier président de gauche du pays. Fernando Henrique Cardoso (FHC, 1995 – 2003) avait déjà fédéralisé plusieurs initiatives semblables à la Bolsa Familia. C’est dans le cadre de son plan (Faim Zéro) visant à lutter contre la pauvreté au Brésil que Lula va réunir tous les différents programmes qui composeront la Bolsa Familia.

Le but de ce programme est d’enrayer la spirale de pauvreté qui fait qu’un fils de pauvre a de grandes chances d’être également pauvre en grandissant. En rendant l’allocation dépendante de la scolarisation des enfants, Lula désirait miser sur le capital humain pour permettre à des millions de personnes de sortir de la pauvreté. Et cela a réussi. Les résultats de la Bolsa Familia sont éloquents. Parmi les lycéens qui bénéficiaient du programme, le taux de réussite en 2010 était de 8,4 points supérieur à la moyenne nationale (72,6%). Selon un rapport du PNUD de 2007-2008, le taux d’absentéisme en cours est tombé de 8% à la suite de l’adoption de la Bolsa Familia et concomitamment 820 000 enfants et adolescents ont put cesser de travailler. Ce sont plus de 12 millions de familles qui ont pu bénéficié du programme, soit environ 45 millions de personnes. Le programme a même réussi l’exploit de diminuer le coefficient de Gini du Brésil – qui mesure les inégalités – de 11% à 0,515 dans un pays où il est historiquement très élevé. Finalement, entre 2003 et 2014, ce sont 29 millions de personnes qui sont sorties de la pauvreté.

Si ces résultats sont très encourageants, la crise d’une ampleur unique que connaît le Brésil actuellement plane comme une épée de Damoclès au dessus du programme. En effet, le PIB brésilien pourrait reculer de 3,6% en 2016 ; il avait déjà chuté de 3,8% en 2015. La panne de l’économie brésilienne a donc incité le ministre des finances de Rousseff Joaquim Levy à diminuer les dépenses de la Bolsa Familia. Si le PT perdait les élections à venir et que la droite récupérerait le pouvoir, des coupes encore plus importantes seraient à prévoir. Il est donc important pour le Brésil de retrouver une croissance soutenable pour sécuriser des programmes sociaux efficaces.

Infographie Brésil

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