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A quoi servent mers et océans ? (2/3)

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Nous avons vu qu’océans et mers ont été les moteurs de l’accélération de la mondialisation depuis plusieurs décennies. En partie victimes de cette mondialisation, les Etats ont néanmoins renforcé leur influence sur la gestion de ces gigantesques espaces maritimes.

Une station balnéaire jamaïcaine : Montego Bay, théâtre de la seule Convention mondiale couvrant les deux tiers de notre planète!
Une station balnéaire jamaïcaine : Montego Bay, théâtre de la seule Convention mondiale couvrant les deux tiers de notre planète!

Aucun « droit » des océans et des mers n’avait été instauré par le concert des nations depuis la Seconde Guerre Mondiale. Ces espaces étaient donc libres mais, avec l’avancée de la technologie permettant une découverte puis une appropriation des ressources sous-marines plus faciles, plusieurs litiges sont apparus. Le principal était évidemment lié à la notion de frontière, si chère aux Occidentaux depuis des siècles. Marquer une frontière terrestre entre deux pays est une chose aisée (quoique discutée). Mais quid d’une frontière maritime ? L’ONU s’empara de la question en érigeant en 1982 une Convention sur le droit de la mer, dite de Montego Bay. Après moultes discussions, il est décidé que les eaux situées à moins de douze milles marins d’un Etat lui appartenaient, tandis que celles situées jusqu’à deux cents milles marins étaient « sous sa souveraineté ». Il est bien important de faire la différence entre les deux concepts. Le premier précise que ces eaux ont un statut de terres gagnées sur la mer, ce que certains pays comme le Japon ou les Pays-Bas appliqueront à la lettre (terre-pleins et autres polders). Le deuxième donne naissance à une Zone Economique Exclusive (ZEE), qui donne à l’Etat tout contrôle sur le trafic et les explorations sous-marines.

Au-delà, cette Convention simplifie les choses en n’apportant rien de véritablement nouveau : la haute mer est un espace de liberté où le trafic maritime n’est contrôlé par personne. Plus de la moitié de notre planète échappe donc à toute règle ou juridiction nationale : un paradis pour libéraux et autres libertaires ! Libertés dont profitent trop aisément de nombreux pêcheurs et armateurs loin de tout contrôle (pêches massives, dégazages sauvages, etc.)

Les fonds sous-marins aiguisent bien des appétits

Comme toute bonne Convention, celle-ci n’est pas parfaite. Elle ne règle pas le problème des frontières maritimes entre deux Etats, comme le conflit larvé en Mer de Chine l’indique toujours aujourd’hui. Cette Convention favorise en effet les Etats dotés de larges façades littorales, si possibles écartées de tout voisinage (comme les Etats-Unis), ainsi que ceux détenant des îles (comme la France). Mais trop de différends restent à ce jour présent, faute d’entente sur la notion de frontière maritime. Cette frontière doit-elle être tout le temps tracée selon une ligne équidistante des côtes respectives de deux pays ? Même si, comme souvent, la jurisprudence existe, il n’en reste pas moins que les Etats, attirés par les mannes du sous-sol océanique, peuvent faire agréablement fi de cette Convention.

Nous verrons justement dans une dernière partie les limites de cette gestion internationalisée des eaux, limites remettant à mal l’idée même d’une réelle pacification des espaces océaniques.

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