Le Renminbi : future monnaie d’échange internationale ?
Si l’on regarde les mesures mises en place par le gouvernement chinois depuis 2010, il est raisonnable de penser que la Chine est en passe d’accélérer le développement d’un marché du RMB offshore par le biais du marché bancaire et financier hongkongais, permettant ainsi de faciliter l’internationalisation du RMB. Ce phénomène est considéré par de nombreux observateurs et analystes financiers comme annonçant l’éventuel lancement du RMB comme monnaie convertible.
La croissance de ce marché offshore offrira à Hong Kong d’innombrables opportunités en tant que place financière mondiale alors incontournable. Elle resterait donc l’acteur financier asiatique largement dominant, en dépit du développement d’autres places boursières continentales (comme Shanghai par exemple). En cas de succès de l’établissement d’un important marché monétaire offshore, il se pourrait que le RMB devienne une monnaie internationale tout en évitant à la Chine continentale un passage précipité au RMB convertible, et ce avant même la préparation d’institutions et de structures financières dédiées à sa gestion. Le concept du RMB offshore se présenterait alors comme une solution monétaire inédite pour faciliter une transition nationale et internationale vers une utilisation accrue de la monnaie chinoise. Et si l’on considère la position commerciale dominante de la Chine en Asie et dans le monde, cette alternative monétaire est loin d’être dépourvue de sens. Et vraisemblablement, la création d’un marché RMB offshore permettra de donner de nouveaux moyens de financement à la stratégie chinoise du « Go global ». Parallèlement aux atouts hongkongais en matière de marché d’actions et d’introductions en bourse, le marché obligataire en RMB offrira à la première place boursière asiatique l’opportunité de développer un cadre financier de qualité pour gérer la mise en place d’un marché des obligations de sociétés performant permettant d’élargir les sources de financement pour le continent. Il est en effet crucial de développer des marchés financiers suffisamment importants et dynamiques afin de répondre aux futurs besoins en financement des grandes entreprises, des PME et des futures nouvelles start-ups chinoises.
Les économistes le savent : le PIB chinois va, entre 2020 et 2025 selon la plupart des estimations, dépasser celui des Etats-Unis.
Parallèlement, les réserves de change n’ont pas seulement considérablement augmenté depuis les années 1980, mais se sont également extrêmement concentrées en Asie. Ces deux facteurs vont probablement faciliter la construction d’un statut international pour le RMB. Qui plus est, l’avènement de l’euro et son adoption en tant que deuxième monnaie de réserve des banques centrales dans le monde, a très vraisemblablement encouragé les banques centrales à diluer leurs avoirs en dollars. Si les opérations commerciales annuelles réalisées en RMB atteignent effectivement 1 à 1,5 trillion de dollars à l’horizon 2020, et si le RMB gagne en crédibilité, il est possible que les avoirs en RMB des banques centrales s’élèvent de 250 à 500 milliards de dollars. Dans ces conditions, l’utilisation accrue du RMB dans les pays asiatiques émergents pourrait faire du RMB une monnaie internationale d’ici à 2020.