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Japon : 2 mois après la catastrophe de Fukushima, le gouvernement refuse de remettre en question la stratégie énergétique du pays

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Malgré la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima Daiichi le 11 mars dernier, le Premier Ministre japonais Naoto Kan a affirmé dimanche que le Japon restait engagé dans l’énergie nucléaire, alors même que des experts ouvraient les portes d’un des réacteurs endommagés lors du tsunami, afin de remplacer, à terme, le système de refroidissement. Tepco, la compagnie opérateur de la centrale, a affirmé que la stabilisation du site prendrait au moins six mois. En dépit de la catastrophe, la plus grave depuis l’accident de Tchernobyl (1986), ainsi que des rumeurs annonçant un retrait progressif du japon dans le développement de l’énergie nucléaire (retrait potentiel alimenté par le fait de M. Kan a exigé la fermeture temporaire de la centrale de Hamaoka pour raisons de sécurité), le Premier Ministre a indiqué que le gouvernement n’envisageait aucune remise en question de la politique énergétique. Naoto Kan a effectivement affirmé qu’aucune des 54 autres centrales japonaises ne seraient fermées.

Le cas Hamaoka reste donc une exception puisque la centrale est située sur une faille sismique qui aurait, selon les sismologues du gouvernement, près de 90% de chance de connaître un tremblement de terre d’ici 30 ans. Encore faut-il souligner que la fermeture de la centrale d’Hamaoka n’est que temporaire puisque la construction d’un mur la protégeant des tsunamis ainsi que d’un dispositif destiné à renforcer la résistance des réacteurs face aux tremblements de terre est prévue par l’opérateur de la centrale, Chubu Electric Power Company.

A Tokyo, les habitants risquent de subir de nombreuses coupures d’électricité à cause de la perte de l’apport énergétique de Fukushima et d’autres centrales endommagées du nord du Japon. Malgré ces nombreux revers, le Japon n’est donc pas prêt à remettre en cause sa dépendance vis-à-vis du nucléaire, énergie qui fournit entre un quart et un tiers de l’énergie répondant aux besoins du pays. Une stratégie que d’aucuns qualifieront de risquée, en particuliers les partis écologistes occidentaux qui ont utilisé la catastrophe pour appuyer l’idée d’un retrait généralisé du nucléaire. Une annonce qui risque donc de provoquer de nombreuses contestations non seulement au Japon, mais également dans tous les pays développés engagés dans la course au nucléaire civil.

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