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Sotchi 2014 : du pain, des jeux … et de la géopolitique !

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Les premières épreuves des JO de Sotchi débuteront le 6 février 2014. De quoi offrir au monde entier un spectacle à la hauteur des investissements russes. Pour autant, le peuple ne suit pas aveuglément et sur la scène géopolitique, les affrontements ont déjà commencé.

Les attentats sanglants survenus le 29 décembre 2013 à Volgograd en sont sûrement la preuve la plus visible, mais il faut remonter à 2008 pour trouver l’ouverture des hostilités. Suite à l’invasion de l’Ossétie du Sud en août par la Russie, le gouvernement géorgien lance l’idée du boycott des JO russes. Il faut attendre 2012 et l’arrivée au pouvoir de la coalition « rêve géorgien »pour que la Géorgie annonce finalement sa participation aux JO de Sotchi. Cependant, les menaces de boycott ne sont pas seulement les conséquences de conflits militaires, elles sont aussi liées à des débats idéologiques, comme en témoigne le second mouvement de boycott, lancé début 2013. Il fait suite à la promulgation d’une loi « anti propagande homosexuelle » en Russie. Actuellement, aucun pays ni athlète n’a pour autant annoncé qu’il se retirait de la compétition. Le boycott, ou la menace de boycott, sont des soft powers utilisés depuis longtemps par les nations participantes contre le pays organisateur. Ainsi, En 1980 et 1984, en pleine Guerre Froide, les Etats-Unis, l’URSS et leurs alliés avaient consécutivement utilisé cette arme. En effet, organiser les JO, c’est une opportunité fantastique de porter haut les couleurs nationales sur la scène mondiale. En contrepartie, le pays organisateur se trouve sous les feux des projecteurs : tout grand absent ou incident peut gâcher le spectacle, son spectacle.

Les JO sont aussi, de par leur surexposition médiatique planétaire, malheureusement propice à l’expression de groupes terroristes, que ce soit en amont –  comme ici à Volgograd – ou au cœur même du village olympique comme en 1972 à Munich. Les opposants voient en cet événement unique une occasion inespérée de faire entendre leurs revendications au monde entier. Cette peur de l’action violente – notamment après la prise d’otage de Munich- a entraîné un renforcement des systèmes de sécurité des installations olympiques, mais aussi de l’ensemble des villes situées aux alentours du site. Cette ultra-sécurisation vire parfois à la privation de liberté pour les résidents, avec des quartiers dont l’accès est interdit pendant plusieurs semaines ou des droits fondamentaux bafoués. Poutine avait ainsi décidé l’interdiction de toute manifestation à Sotchi pendant les Jeux, mais, sous la pression internationale,  les a finalement autorisées sous certaines limites(emplacement dédié, encadrement strict etc.).

« Toujours plus grand, toujours plus haut, toujours plus fort » : cette devise de Pierrre de Coubertin, à l’origine destiné aux athlètes, semble aujourd’hui s’appliquer aux pays organisateurs, mais également à leurs opposants.

La limite est difficile à trouver pour les organisateurs entre sécurisation nécessaire et les « jeux » tels qu’ils sont imaginés par les sportifs et supporters.

 

Du pain : les JO les plus chers de l’histoire, été et hiver confondus avec un budget de 36 milliards de dollars annoncé par les russes pour les installations sportives et le réaménagement du territoire. Des jeux : sept sports, quinze disciplines dont six inédites cette année. De la géopolitique. Les éléments essentiels sont rassemblés, ne manquent plus que les gladiateurs, qui entreront dans l’arène le 6 février prochain.

 

 

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